Paula, 22 ans, est une étudiante vivant à Medellín. Lorsqu’elle est témoin du meurtre macabre de son père, elle se confronte avec effroi aux lenteurs de la police… Mais Paula croise la route du tueur et différents sentiments finissent par la hanter. Quelle attitude doit-elle adopter face à celui qui a enlevé la vie de l’être cher ?

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« Matar a Jesús a été inspiré par les sombres et douloureuses pensées éprouvées après l’assassinat de mon père » relate la réalisatrice dans ses notes d’intentions officielles. Ces sentiments ambivalents sont portés par le personnage de Paula, interprété par Natasha Jaramillo, qui sait rendre avec une grande finesse toute la complexité de la situation. En effet le film ne tranche jamais complètement entre l’amour et la haine…

Alors que le spectateur se laisse porter par les rapprochements physiques entre Jesús (Giovanny Rodrígeuz) et Paula, tout en se faisant témoin du désir de vengeance de la jeune femme – rappelons aussi que « Matar a Jesús » signifie « Tuer Jesus » –, le film dresse le portrait d’une société fréquemment happée par la violence, à travers deux jeunes êtres confrontés bien trop tôt à la mort dans leur vie. Le parti pris de travailler avec des non-professionnels, aussi très fortement ancrés dans le quotidien de l’immense ville colombienne, a certainement participé à l’élaboration de deux caractères forts qui partagent douloureusement une même rage face à l’injustice…