Tesnota Russie, fédération de 2017 – 118min.
Critique du film
Tesnota
1998, Nalchik, Nord Caucase, Russie. Ilana, 24 ans, travaille dans le garage de son père. Un soir, son jeune frère David et sa fiancée sont kidnappés. Comment réunir la somme nécessaire pour payer la rançon et les sauver?
Ce premier film, qui a fait sensation au dernier festival de Cannes dans la catégorie « Un certain regard », délivre avec une grande sensibilité l’extrême tension qui découle de la cohabitation de plusieurs communautés dans une même zone. Alors que l’antisémitisme règne, la famille d’Ilana, juive, est obligée de demander de l’aide à son entourage afin de réunir l’argent nécessaire pour ne pas perdre David. Les cadrages serrés sur les protagonistes sont oppressants, à l’image des situations pénibles desquelles ils peinent tous à s’extraire. Ils les enferment dans un espace-temps inextricable qui les empêche de vivre pleinement, en harmonie.
Choisir, aimer qui bon lui semble, c’est d’ailleurs ce que la jeune Ilina recherche inlassablement durant tout le récit. Le film parvient ainsi à relater avec force ses efforts pour se libérer du poids d'un environnement hostile. Aussi, lorsque le son entre en décalage avec la réalité qui entoure la jeune femme, c'est tout son univers qui prend une nouvelle dimension ; alors qu’elle danse en boîte de nuit, le spectateur entre dans son intériorité et le film s'élève au rang de la poésie... Darya Zhovner qui incarne Ilana est absolument sidérante.
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