L'échappée belle France, Italie 2017 – 112min.

Critique du film

The Leisure Seeker

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

L’Échappée belle a beau être un film d'origine italienne, le réalisateur transalpin Paolo Virzì revisite un genre bien connu du cinéma américain : le road-movie. A travers deux personnages terriblement attachants, le cinéaste nous emporte dans un voyage excentrique et poétique sur la côte Est des Etats-Unis.

La grande force de L’Échappée belle repose essentiellement sur son sublime duo de comédien. La Britannique Helen Mirren est amusante et attendrissante dans la peau de cette femme aimante et au chevet de son mari. Donald Sutherland, lui, offre une des plus belles et émouvantes compositions de sa longue carrière dans la peau de ce vieil homme incontinent et malade – il est atteint d'Alzheimer – et pourtant extrêmement élégant et séduisant. Duo de tous les plans (ou presque), leur fuite à bord de leur camping-car donne une vitalité et un élan dingue au récit, adapté du roman de Michael Zadoorian. Parlant autant d'amour, de joie et de vie que de haine, de souffrance et de mort, L’Échappée belle passe du road-movie entraînant au voyage désespéré et tragique. Il submerge le spectateur d'émotions, entre rire et pleurs, durant les aventures de ce couple. Au fil de son avancée, L’Échappée belle ne jouira jamais d'une mise en scène stylisée ou impressionnante, ici, la réalisation de Paolo Virzì n'a qu'un but : servir ses personnages jusqu'à un final bouleversant. Une bouffée d'air frais pour débuter 2018 en beauté et en douceur.

03.04.2024

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 6 ans

“Vertiges de l’amour”

Quand ils pénètrent dans la maison, Will et Jane ont la mauvaise surprise de la trouver vide. Leurs parents âgés s’en sont allés, sans un mot laissé. Ils se sont envolés, dans leur vieux mobile-home, pour une ultime échappée.

Et nous voilà partis sur les routes américaines, imbriqués pendant quelques milliers de kilomètres entre une mégère peu apprivoisée que le cancer ronge, et son époux fatigué, dont le confident se nomme Aloïs. De quoi vouloir vite faire marche arrière, puisque de l’incontinence aux désaccords, des secrets inavoués aux affres de la maladie, peu nous est épargné. Et pourtant, surgissent de cette variation de l’Amour selon Haneke, quelques étincelles qui réchauffent le cœur : de vieilles photos lumineuses, un dernier « Je suis fier de toi » et deux mains jointes à jamais.

5.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


vincenzobino

il y a 6 ans

Camping paradis
Élisabeth et son mari John ont atteint l'âge de la retraite depuis fort longtemps et ses pépins avec. Désireux de finir en beauté, ce duo de baroudeurs quitte leur Pennsylvanie pour un voyage en camping-car le long de la côte est. Mais entre les maux dont souffre le couple, leurs enfants qui semblent plus se soucier de l'héritage et un passé trouble, ce périple s'annonce périlleux.
Débuter l'année cinématographique 2018 par un film du réalisateur de folles de joie, mon film 2016? Voilà qui s'annonçait de bonne augure. Et effectivement, après la fuite de deux victimes aliénées malgré elles, ce sont deux personnes âgées et les aléas qui donnent lieu à un nouveau road-movie.
Ce qui frappe d'emblée est la place de l'eau ou du liquide dans les plans du réalisateur transalpin: la beauté des paysages (particulièrement les Keys) se mélangent à la splendeur philosophique de ce passionné de littérature (multiples références tout au long du parcours) et à ce besoin de fuite en avant pour survivre.
Comme pour folles de joie, le duo principal nous émerveille: Sutherland tout d'abord bougon masque parfaitement ce schizophrène malgré lui, pouvant réciter Twain et ne plus se souvenir de ses enfants dans la même phrase. Helen Mirren est comme toujours extraordinaire et cette double rage ressentie par Ella, l'on la reçoit en pleine figure.
L'issue du couple pourrait poser débat: libres de ses faits et gestes jusqu'au bout ou contraints de laisser la médecine tenter l'impossible? Ce dilemme moultes fois subi trouve ici un autre cheminement et l'ultime plan visible pendant le générique final illustre ce que le couple recherchait pour de vrai.
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