The Shape of Water Etats-Unis 2017 – 124min.

Critique du film

The Shape of Water

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultra-secret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…

Depuis quelques années, le cinéma mexicain a pris une autre dimension dans le paysage mondial notamment en dominant le circuit hollywoodien. Alfonso Cuaron avec Gravity en 2014, puis Alejandro González Iñárritu avec Birdman et The Revenant en 2015 et 2016. Longtemps évincé par Hollywood, c'est au tour de Guillermo Del Toro, le troisième larron de la bande mexicaine, de connaître un succès majeur avec La Forme de l'eau. Honoré du Lion d'Or à la dernière Mostra de Venise et de multiples récompenses depuis, le film est un des favoris aux prochains Oscars et c'est amplement mérité.

Le réalisateur de Hellboy et Le Labyrinthe de Pan livre un conte fantastique d'une poésie folle. Avec sa nouvelle œuvre, Guillermo Del Toro grandit en offrant un récit plus adulte qu'à l'accoutumée. S'il étudie toujours ses thèmes de prédilections avec la religion, les monstres ou l'éternité, il se questionne énormément sur l'amour et de facto à la sexualité sous-jacente. Avec son personnage principal, sublimement interprété par Sally Hawkins, il délivre ainsi une œuvre très intimiste et humaniste, bouleversante à bien des niveaux, à la photographie enivrante et portée par la délicate partition du français Alexandre Desplat.

Loin d'être révolutionnaire scénaristiquement, La Forme de l'eau est tout de même une des plus belles œuvres de l'année et un des films les plus aboutis de Guillermo Del Toro. Une ode à l'amour, à la différence, à la poésie qui émeut aux larmes.

20.02.2024

4

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Commentaires

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higwug

il y a 6 ans

Magique !


CineFiliK

il y a 6 ans

“L’effet aquatique”

Femme de ménage, Elisa s’attelle chaque jour à récurer les infinis couloirs du centre aérospatial qui l’emploie. Un lieu stratégique dans la conquête de l’espace face à l’ennemi soviétique. Quand elle découvre, dans l’un des laboratoires secrets, une étrange créature amphibie retenue prisonnière, un sentiment inattendu d’empathie l’emporte.

Il était une fois une belle, seule et muette, qui ne pouvait imaginer être aimée. Il était une fois une bête, seule et muette, qui ne pouvait imaginer aimer. L’histoire résonne comme un conte connu, romance fantastique entre un triton et sa petite sirène. Une fable universelle qui s’incline devant les êtres différents et noie les véritables monstres puissants.

Effet aquatique aux vagues érotiques, déluge musical et flot de références cinématographiques pour un tsunami baroque qui séduit, malgré quelques débordements.

7/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


vincenzobino

il y a 6 ans

Le labyrinthe de Cupidon
En pleine guerre froide, Baltimore : Élisa est femme de ménage d'un laboratoire secret menant des expériences sur des créatures mystérieuses. L'une d'elle attire l'attention de la jeune femme muette qui au-travers de son handicap trouve un alter-ego et en tombe amoureuse. Seulement le responsable de la sécurité directement lié au Pentagone ainsi qu'un scientifique parlant une langue orientale veulent chacun récupérer cet amphibien. L'amour saura-t-il triompher de la politique?
Le voici donc ce Lion d'Or tant acclamé et rappelant le labyrinthe de Pan. Et l'attente est quasi récompensée: comme pour son prédécesseur précité, Del Toro réussit à nous faire ressentir de l'empathie pour son King Kong sirène ainsi que pour sa Fay. Il peut également compter sur des décors et costumes magnifiques, ainsi qu'une douce musique de Desplat, et rend un assez puissant hommage au cinéma hollywoodien des années d'avant guerre froide tout en mélangeant habilement certaines réactions davantage de notre époque.
Il n'oublie pas une certaine référence politique et pond un assez puissant plaidoyer anti-racisme, et ce mélange pourrait peut-être quelque peu décontenancer car si l'attitude de notre duo est fidèle à l'univers des contes, les autres protagonistes nous en sortent pour nous ramener à cette réalité.
Il reste néanmoins un casting remarquable (Sally Hawkins très juste, Octavia Spencer et Michael Shannon impeccables) et un ultime hommage caché à un célèbre film multi-oscarise dont le réalisateur est cité en remerciements.
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