Le voyage du Dr. Dolittle Etats-Unis 2019 – 101min.
Critique du film
Une aventure bien fébrile
Après les élucubrations d’Eddie Murphy en 1995 dans la peau du veto qui parlait à l'oreille des animaux, Universal, accompagné de Robert John Downey jr. et d’un casting tout feu tout flamme remet le couvert pour une version plus proche de celle de 1967 et de la nouvelle originelle du romancier anglais Hugh Lofting.
Alors que le Docteur Dolittle se meurt du décès de sa chère et tendre épouse, l’homme vit reclus derrière les armures de pierres de son manoir. Pour lui tenir compagnie, la folie, fidèle alliée, et les animaux de son arche. Seulement, lorsqu’un jeune garçon, refusant sa destinée de chasseur, fait intrusion dans son univers et qu’une jeune princesse frappe à sa porte, le bougre est contraint de sortir de son terrier. Dès lors c’est une aventure fabuleuse qui s'entame sur les terres et les mers du monde pour tenter de trouver le remède qui sauvera la jeune reine d’Angleterre.
Porté par Stephen Gaghan, oscarisé pour avoir écrit Traffic en 2001, le réalisateur compose ici son premier grand divertissement jeunesse, la réinterprétation du classique Dr. Dolittle, et Robert John Downey jr. de parler au animaux (en CGI). Alors que les premières séances tests laissaient présager un fiasco, le film est lui aussi repassé par quelques jours de tournage supplémentaires et une réévaluation du montage. Alors ce n’est pas un, mais deux réalisateurs qui sont venus épauler Stephen Gaghan pour venir à bout du projet: Chris McKay et Jonathan Liebesman, et après avoir écumé des mois de retards et engranger des dépenses faramineuses, la mouture finale nous laissera pour le moins songeurs.
Alors qu’il sort de Endgame, Robert John Downey jr. retrouve un personnage misanthrope, empli de désespoir, et surprend une nouvelle fois par ses choix de rôles. Le voilà dans une partition plus enfantine, à la barre d’un grand divertissement familial aux prétentions légères. Prenez son Sherlock chez Guy Ritchie, trempez-le dans un trip d’un genre Burning Man fondu à la psytrance, et vous obtenez Dolittle façon 2020. En effet, le toubib désenchanté se cape d’une prose hippie steampunk visuellement efficace, et si dans son manoir, typé à la Tim Burton, l’acteur, toujours mangé de ses mimiques faciales si singulières, propose un docteur injecté d’une belle énergie, le label “familial” ne pourra servir d’excuse à une écriture bien inconséquente.
Robert John Downey jr. semble pourtant passer le relais à la nouvelle génération, lui qui vadrouille depuis sa percée à 20 ans dans Tuff Turf, prête main forte à Carmel Laniado (ici dans son premier rôle) et Harry Collett; deux personnages convaincants qui ne manqueront pas de rencontrer leur public cible (bien que nous les aurions sans doute aimés moins stéréotypés). Mais l’orchestre de Danny Elfman ne pourra couvrir la lourdeur de certains traits d’humour; pas sûr que la CGI ne soient toujours très habile, pas sûr non plus que les lignes de dialogues soit toutes reluisantes, et ce malgré un impressionnant casting vocal. Il reste une démarche visuelle indéniable et une fraicheur édulcorée à l’image pour un moment estampillé “récréatif” pour son audience et son casting. On cherche encore la magie.En bref!
Un message familial servi dans un écrin dit féerique. En 2020 le classique de la littérature jeunesse s’offre un peeling du docteur Robert John Downey jr., très en deçà des espérances, l’écriture fait cruellement défaut, les gags aussi, il restera une énergie. Bien maigre consolation!
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Commentaires
C'est un bon divertissement où Downey Jr prend du plaisir à jouer ce rôle décalé. Nous sommes quand même assez loin des versions avec Eddy Murphy. Néanmoins je souhaiterai voir cet acteur faire son retour dans un film à la hauteur de son talent. (F-13.02.20)
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