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Le merveilleux voyage de Wolkenbruch Suisse 2018 – 92min.

Critique du film

Un voyage qui n’a rien de merveilleux

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Adapté du roman de Thomas Meyer, Le merveilleux voyage de Wolkenbruch suit Motti, un jeune homme étouffé par l’autorité de sa mère, une juive orthodoxe convaincue. Mais le jour où le jeune homme rencontre Laura, le bon et gentil garçon va se rebeller.

Le schidech, ces rendez-vous arrangés pour rencontrer une hypothétique future épouse, sont devenus de véritables cauchemars pour Mordechai Wolkenbruch. Affectueusement appelé Motti par tout son entourage, le jeune étudiant n’en peut plus des règles de la culture juive, il préfère même se détacher de tout ça. Il se heurte à des règles ancestrales qui ne collent plus vraiment avec son mode de pensée. Au contact de la foisonnante et très urbaine culture zurichoise, Motti croise le regard d’une fille rafraîchissante : Laura. La belle étudiante, incarnée par Noémie Schmidt, remet tout en cause, sorte d’électrochoc. Un conflit culturel, surtout pour Mame Wolkenbruch, incarnée par l’hystérique Inge Maux. Fréquenter une goïe, un crime de lèse-majesté ; Motti va essuyer la colère maternelle.

Culture juive disséquée, du yiddish au suisse-allemand, en passant par un voyage en Israël pour retrouver le droit chemin, Le merveilleux voyage de Wolkenbruch surfe sur les vagues timides d’un cinéma proche de Woody Allen - même évoqué au détour d’une conversation. Une immersion rapidement engloutie par la comédie romantique, portée par le duo Joel Basman et Noémie Schmidt. Idylle fougueuse désincarnée, enlisée dans l’hystérie générale. Le manque d’alchimie entre les deux acteurs coupe le film dans son élan. Si bien que Michael Steiner hésite entre jouer à fond la carte de la rom-com ou celle de la quête initiatique. Steiner passe à travers les séquences comiques clés. Au milieu de l’indécision, la lueur nous vient de Joel Basman, surnageant comme il peut. Bien maigre consolation.

En bref !

Un roman vendu à 110’000 exemplaires, mais un film qui se fourvoie. Quelques petites blagues bien senties et un Joel Basman à son affaire. Outre le talent de Basman, Le merveilleux voyage de Wolkenbruch fait pâle figure, manquant de fougue, d’incarnation, d’audace. Le cinéma suisse continue à traîner son spleen.

05.06.2024

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 5 ans

“Un juif pour exemple ?”

Mordechai Wolkenbruch, juif orthodoxe, fait le malheur de sa mère. Il ne s’intéresse à aucune des jeunes filles de bonne famille qu’elle lui présente. C’est que l’étudiant zurichois a rencontré Laura, une émoustillante « goya ».

Il est plutôt attendrissant ce brave Motti quand il s’adresse directement à nous. Sous le poids lourd de sa kippa, il se débat pour éviter de finir asphyxié par les jupons de sa « Mame ». Judith Wolkenbruch ne fait pas que couper des têtes et aurait mérité une scène plus tendre avec son fiston pour se sauver de la caricature à gros traits. En dépit d’une échappée belle dans la bulle de Tel Aviv, le reste, plus gentillet qu’amusant, est plat comme du pain azyme. Charme désuet et neutralité d’usage pour cet opus helvétique.

5.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


deni_sa

il y a 5 ans

Un film hyper drôle qui traite des sujets profonds avec beaucoup d'humour. Je le reverrais volontiers une deuxième fois.


Dzas79

il y a 5 ans

Bonne comédie avec Zurich comme décor


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