Blaze Etats-Unis 2018 – 124min.
Critique du film
Une country mélancolique qui fait mouche
Un biopic centré sur Blaze Foley, un chanteur country méconnu du grand public. Présenté au Festival de Locarno cette année, l’histoire de ce musicien incontrôlable et adepte d’une vie quelque peu primitive, est portée à l’écran par un Ethan Hawke très inspiré.
Blaze Foley, né un 18 décembre 1949 à Malvern dans l’Arkansas et décédé à 39 ans, à Austin, dans l’état du Texas. Le musicien est en marge de la société, c’est un véritable artiste qui se produit avec son groupe dans les bars. L’homme est assez explosif, il répond avec véhémence et se retrouve à plusieurs reprises dans de sales draps. L’alcool aidant, il est au bord du gouffre. Alors qu’il évolue dans une communauté d’artistes, il fera la rencontre de Sybil Rosen (Alia Shawkat) puis ils traceront la route ensemble. Entre Atlanta, Chicago, Houston et Austin, le couple traverse l’Amérique pour faire connaître la musique de Blaze.
Interprété par l’excellent musicien et acteur Ben Dickey, Foley est un musicien animé par une passion, mais la tête ne suit pas. Autodestructeur, alcoolique, sa voix graveleuse exprime tout le tourment d’un homme en décalage avec sa propre existence. Seule Sybil réussit à le canaliser pendant un certain temps. Le cocktail, mêlé aux voix chaleureuses et à cette country toujours délicieuse, surprend par son authenticité et sa beauté qui subrepticement glissent dans le chaos existentiel. Une combinaison de concerts, modelant une poignante ballade de plus de 2 heures.
Le récit se construit comme un testament, un dernier cri d’amour avant que la légende méconnue de Blaze Foley ne s’éteigne. Hawke lui rend hommage, grâce à la performance majuscule de Dickey, grâce aux moments bourrés de mélancolie capturés au détour d’un bar perdu. Hawke conte une biographie sans la moindre prétention, profitant de l’alchimie parfaite entre Dickey et Shawkat. Entre les deux, il y a comme un amour impossible, voué à mourir au fond des bouteilles vidées par le musicien. Mais on se plaît à contempler, en musique, une idylle toxique, mais splendide de vérité. Et même si nous sentons les limites d’un script redondant nous caresser les paupières, Blaze dégage une odeur d’aventure, une douleur persistante, une déclaration d’amour se faufilant entre les compositions de Foley.
En bref !
Un biopic charismatique adapté du livre de Sybil Rosen. Ethan Hawke rend hommage à un couple brisé par l’alcool, uni par la musique et l’amour profond. Une douce ballade charmante et triste à la fois. Derrière sa carrure imposante, Blaze Foley est cet artiste talentueux, à la propension autodestructrice. Un portrait profond et poétique.
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