Dora et la cité perdue Australie, Etats-Unis 2019 – 102min.
Critique du film
Une Dora adolescente sans grand intérêt
Adapter l’émission ultra populaire de Dora l’exploratrice a de quoi interloquer. James Bobin et ses équipes s’amusent à faire naître une Lara Croft candide en milieu hostile et urbain.
La jungle est son endroit de prédilection, et Dora l’explore et chante à tue-tête à travers les lianes et les espèces qui l’habitent. Pour elle, il est impensable d’aller en ville ou de prendre l’avion pour découvrir un autre milieu inconnu et dangereux: le lycée. Mais ses parents, explorateurs aguerris à la recherche de la cité perdue de Parapata, sont en danger. Dora retourne sur ses terres, avec ses nouveaux amis et son singe Babouche. La suite des aventures de Dora s’annonce épique.
Fort du succès de la série télévisée diffusée sur Nickelodeon, Dora l’exploratrice avait pourtant de quoi offrir une épopée adolescente bien dans l’air du temps pour le cinéma. Ici Dora et la cité perdue est à prendre comme une suite de l'émission télévisée, que Bobin décide de catapulter durant notre ère, la petite aventurière - sous les traits d'Isabela Moner - a la joie de vivre débordante, presque trop et son tempérament joyeux lui conférera une réputation peu enviée dans son lycée. «Dans la jungle, je ne me suis jamais sentie seule. Au lycée c’est le cas» déplore Dora. Une nouvelle vie qu’elle peine à embrasser au milieu des jeunes de son âge.
Son cousin, avec qui elle s’entend pourtant si bien, tente de l’éviter de peur de passer pour un looser. C’est d’ailleurs une foule de clichés qui se greffe à l’histoire; nous retrouvons dans l’équipe centrale le cousin Diego (Jeffrey Wahlberg), l’intello psychorigide Sammy (Madeleine Madden), le geek maladroit Randy (Nicholas Coombe), sans oublier le professeur un peu barré (Eugenio Derbez) et les parents un peu perchés que sont Michael Pena et Eva Longoria. James Bobin fait preuve de dérision, surfant sur le décalage de l’émission comme les face caméra de Dora, chantant à la gloire d’une espèce de grenouille paralysante. Il y a même Chipeur, qui traîne dans un coin du cadre, pour chiper le sac à dos de Dora. Malgré le regard décalé de James Bobin (Alice de l’autre côté du miroir), l’humour et les clins d’œil enjoués au dessin-animé, Dora et la cité perdue n’est pas le contrepied espéré, ni même le semblant. Une histoire bien lissée et carrée pour plaire à un jeune public.En bref!
Rien de bien ahurissant à découvrir au milieu de la jungle et jusqu’aux confins de la cité perdue. James Bobin s’enterre avec un projet patraque à la morale dégoulinante. Dommage.
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