Madame Hyde Belgique, France 2018 – 95min.
Critique du film
Madame Hyde
Mrs. Géquil est une professeure de physique-chimie peu respectée par ses élèves et collègues. Lors d’une expérience dans son laboratoire, la foudre lui tombe dessus. Saura-t-elle contenir la dangereuse Mrs. Hyde ?
Isabelle Huppert incarne une professeure à la fois timide, fragile et frisant l’excentricité comique ; des traits de caractères rares dans la carrière de l’actrice, surtout lorsqu’ils se confondent dans un seul et même personnage. Après avoir tenu le rôle d’une enquêtrice de la brigade des polices dans « Tip Top » aux côtés de Sandrine Kiberlain et François Damien, c’est en partenaire de José Garcia (interprétant son mari) et Romain Duris (un proviseur en mal de reconnaissance) que l'actrice dévoile ses possibilités de métamorphoses. Dans un lycée en banlieue, l’attention des élèves est difficile à capter, surtout celle de Malik, qui se déplace à l’aide d’un déambulateur…
Pourtant lorsque la fougue impétueuse de Mrs. Géquil (ou Mrs. Hyde ?) jaillit pendant les heures de cours, elle sait capter les regards des jeunes et leur désir intarissable d'apprendre et de comprendre le monde se révèle enfin. Ainsi « Madame Hyde » est aussi un merveilleux film sur l’éducation et sur l’envie de transmettre un savoir à son prochain. De longues séquences de cours ne manqueront d’ailleurs pas d'apprendre beaucoup au spectateur, au même rythme que les élèves qui s’initient aux expériences décalées de la détonnante Madame Géquil/Hyde...
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Commentaires
“L’effet Huppert ”
Professeure de physique dans un lycée de banlieue, Madame Géquil peine à se faire entendre et respecter. Jusqu’au jour où un éclair – de génie ? – s’abat sur elle.
Il n’a l’air de rien ce petit bout de femme rabougri, écrasé par l’indiscipline de ses élèves et sa propre incompétence pédagogique. Pas de transformation foudroyante non plus après ce soir d’orage, mais un courant électrique qui incendie ses veines, la nuit venue. L’enseignante gagne en confiance au point d’en devenir dangereuse.
Dans ce rôle « hupperisé », Isabelle brille en dame blanche incandescente, enflammant élèves et chiens de son aura. A ses côtés, Romains Duris étincelle en proviseur à la mèche comique. Quant à José Garcia, il brûle d’émotion en époux discret, transi d’amour. Mais, le reste de la distribution, faible et peu à son aise, tient à distance par un effet de théâtralisation non convaincant.
Ce mélange hétéroclite d’humour absurde, fantasque fantastique et gravité, trouble le message. Conte farfelu ou cri d’alarme sur l’éducation nationale et une jeunesse en manque de repères, on ne sait sur quel pied maintenir un équilibre. Cette potion détonante finit par nuire à l’expérience.
5.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 6 ans
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