Les petits mouchoirs 2: Nous finirons ensemble France 2018 – 135min.

Critique du film

Une brise tourmentée du passé

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Succès énorme en 2010, avec plus 5,4 millions d’entrées, les petits mouchoirs avait ému le public. Des retrouvailles glaciales après 3 ans de silence radio. La joie d’antan semble s’être envolée.

Le nouveau volet intitulé Nous finirons ensemble est l’écho d’une amitié qui paraît éternelle et pourtant mise à mal, entachée par la mort de Ludo. Les enfants ont grandi, la bonne humeur paraît éphémère, évanescente, perdante face au chagrin. Max est au bord du gouffre, Marie est triste, Eric n’est pas à son aise, Vincent souhaite recoller les morceaux. Après 3 ans, que reste-t-il de leur amitié ?

Marie (Marion Cotillard) débarque hargneuse, avec son caractère affirmé, et accessoirement son fils, Nino (Ilan Debrabant). Le spectre de Ludo rôde, il plane comme une ombre. Un murmure du passé qui devient lourd. Max (François Cluzet) est absent, il se vautre dans le chagrin. Vincent (Benoît Magimel) semble être le mieux loti, content de sa nouvelle idylle. Mais ne serait-ce qu’une façade ? Quelque chose cloche. Eric (Gilles Lellouche) souffre de sa prise de bec avec Max, avant de rapidement enterrer la hache de guerre. Antoine (Laurent Lafitte), assistant d’Eric, comme pris en tenaille sans s’en apercevoir. Sa naïveté en fait un personnage très attachant, joliment interprété par Lafitte.

Ils se retrouvent, rient de bon coeur, un rayon de soleil parmi l’obscurité. La mer adoucit les mœurs, l’horizon reste incertain, douloureux. Les langues se délient, les règlements entre amis sont légion avant que tout le monde ne se tombe finalement dans les bras. Mais le chagrin, la haine et la souffrance persévèrent. Des remous, les aveux, les regards toujours sombres. Quelques parties de rigolade, mais quelque chose reste, quelque chose brûle cette joie toujours plus discrète. Max chancelle, Max baisse pavillon, bas les masques. L’amitié comme bouée de sauvetage.

Dans un premier temps, Guillaume Canet réussit à nous embarquer dans ses retrouvailles amicales sans sombrer dans le pathos. Une intériorité émotionnelle surprenante. Pourtant, les choses se gâtent dans une dernière partie qui perd en intensité. L’ensemble se désunit en cherchant à consoler tout le monde. Le fil conducteur s’envole irrémédiablement dans le dernier tiers. Un reflet du passé pour fermer la parenthèse, et nous, nous laissant dans un sentiment mitigé.

En bref !

Ode à une amitié dépassée. Ode à une amitié retrouvée. Le vent souffle, les bourrasques balaient le paradis de la Nouvelle-Aquitaine. Un casting à son affaire, un script intéressant dans son entame mais décevant dans sa finition. Une oeuvre comme inachevée, une pointe de déception au moment de faire les comptes.

02.04.2024

3

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Commentaires

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TOSCANE

il y a 5 ans

Pas trop fan de cette bande de potes. N’est pas Claude Sautet qui veut. Une troisième étoile juste pour Valérie Bonneton qui « s’amuse » quelques maisons plus loin. Hilarante. Quelques acteurs excellents, mais pas tous comme François Cluzet qui ne cesse de grimacer même lorsqu’il s’applique pour sourire.
Et puis j’avoue que P. de M. et … Fais pas ch … toutes les 5 minutes, ça me fatigue un peu. Très belles prises de vues, beaux paysages et belle lumière du Cap Ferret.Voir plus


CineFiliK

il y a 5 ans

“Mes amis, mes amours, mes emm…”

Acculé par des problèmes d’argent, Max s’en va seul dans sa maison de vacances afin d’en préparer la vente discrète… C’est alors que débarquent par surprise ses amis de toujours, venus célébrer ses 60 ans.

En 2010, nous les avions laissés pleurant la disparition brutale de leur copain Ludo. Les voici de retour et force est de constater qu’ils n’ont hélas guère changé, malgré les rides et kilos supplémentaires, d’autres enfants sur les bras et des divorces à gérer. Dans la famille des « belles personnes », j’appelle le colérique, la malade, le nouveau riche, l’alcoolique, l’homo hésitant, la nymphomane, le bouffon et l’hystérique. Une bande de Bronzés caricaturaux et si peu sympathiques qu’ils nous encouragent vivement à écourter nos vacances au Cap Ferret pour ne pas finir ensemble.

Avec le temps, l’on pouvait espérer que Canet aurait plus de bouteille que le nombre qu’il sert allègrement à ses comédiens. Incapable de gommer ses erreurs de jeunesse, le réalisateur s’avère bien plus « Rock’n roll » dans l’autodérision que dans ces portraits quasi méprisants. Du recyclé qui sent le réchauffé : manque de rythme, succession de clips musicaux, comique troupier et drame artificiel s’efforcent de nous tirer quelques rires et larmichettes. Mais, si l’on sort les petits mouchoirs, c’est seulement pour les agiter et dire adieu.

4/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


Eric2017

il y a 5 ans

Dans NOUS FINIRONS ENSEMBLE, je n'ai absolument pas cherché à retrouver les sensations que m'avaient provoqués LES PETITS MOUCHOIRS....qui a déjà huit ans ! Je voulais me laisser prendre par cette "suite". Alors on retrouve le clan qui a vieilli mais j'ai adoré cette amitié qui les lie. Les critiques, les engueulées, les tentatives de se rabibocher, les bouffes, l'ambiance est super bien écrite et filmée. Par moment c'est un peu long mais Cluzet est absolument touchant ainsi que Gilles Lellouche. Lafitte et Magimel fidèles et côté actrices, elles sont toutes au top. Un film super touchant avec au final un petit clin d'oeil de Dujardin qui m'avait totalement bouleversé dans les premières minutes des petits mouchoirs. (F-09.05.19)Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


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