Ocean's 8 Etats-Unis 2018 – 110min.

Critique du film

Debbie et ses drôles de dames

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Après s’être faite généreusement entubée, Debbie Ocean (soeur de Danny Ocean) vient de purger 5 années de cabane et la voilà aux portes d’une vie rangée. Du moins c’est ce qu’elle avance dans un dernier entretien avant de passer définitivement la porte du pénitencier. Outrageusement surjoué et parfaitement drôle, Arsène “Lupine” joue du pipeau, à peine repentie … Ocean un jour, Ocean toujours, voilà cinq années qu’elle mijote un casse magistral: Dérober une rivière de diamants, le collier Jeanne Toussaint de Cartier, lors de la cérémonie du Met Gala à New York.

En 1960, les crooners du Rat Pack (Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis, Jr.), démarraient l’aventure Ocean sous l’égide des bandits belles gueules en smoking. A l’aube des années 2000, la trilogie Soderbergh remet à l’honneur les gentlemen du braquage et «Ocean's 8» se revendique allègrement de cette tradition américaine. Des histoires certainement trop patriarcales aujourd’hui, désuètes, mais le twist féminin permettra de prendre les clichés du genre à revers et de s'en amuser généreusement sur fond de guerre des sexes.

Joli pendant de sa version masculine, le casting porté par Sandra Bullock (Debbie) est aussi irrésistible que stéréotypé. Composé avec malice, le duo Anne Hathaway/Helena Bonham Carter sera sans doute le plus tordant. De Amita (Mindy Kaling), la diamantaire des faubourgs indiens de New-York à Constance (Awkwafina), gavroche skateuse et pickpocket intrépide, jusqu’à Lou, une taulière de club, magouilleuse et bikeuse (assez pâlement incarnée par Cate Blanchett); en passant par l’élégance à la française, les médias, la mode et les galas de charité mondains, tout le monde en prend pour son grade et avec une certaine maîtrise de l’auto-dérision.

«Ocean's 8» n’en est pas débordant d’originalité pour autant et les fantômes des précédents volets sont omniprésents. Le film est d’ailleurs dédié à Jerry Weintraub (†77), grande figure de la production hollywoodienne, décédé avant le tournage en 2015 et à qui l'on devait les Ocean 12 et 13 et le rapprochement des équipes pour ce revival. Il y a des airs d’hommage certes discutables, mais la réussite est ailleurs. «Ocean's 8» n’est jamais qu’une vaste farce servie avec un swing endiablé. Un feel-good movie élégant cochant les cases du genre. Debbie et ses drôles de dames volent dans les plumes d’une cavalcade people qui mérite bien quelques moqueries. Entourlouper les hautes sphères pour servir les démunis, Robin des Bois était un philanthrope. Ici la chose est égoïste, revancharde, légère et presque burlesque. Un remake des moins nécessaires mais curieusement efficace.

13.06.2018

4

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

georges511

il y a 6 ans

Absolument délicieux et qu'est ce que celà change une histoire avec des femmes!!!BRAVOOOOOOOOO

Les acteurs et réalisateurs devraient en prendre de la graine car je ne me suis pas ennuyé 1 seconde,wahooooow

Un pur bonheur de cinéphile et ça ça change tout.

Mille mercis les filles pour avoir tout donné dans cette histoire géniale et vivement la suivante.

1 conseil:ne changez rien et continuez à me faire rêver car le jeu des acteices est bien plus intéressant que les mâles qui se sentent obligés de canarder ou utiliser la femme comme sous produit/sous actrice.

ABE

Messieurs sortez vous les pouces du derrière et ça ira bien mieux et surtout arrêtez de prendre la femme pour une gourde dans vos films,merci de prendre note.Voir plus


CineFiliK

il y a 6 ans

“Femmes fatales”

Après 5 longues années passées en prison, Debbie fait la promesse d’une vie rangée. Sourire de façade, puisqu’elle a déjà prévu de subtiliser un précieux collier de diamant lors du grand gala du Metropolitan Museum of Art.

Dans la famille Ocean, j’appelle la petite sœur. Tout aussi rusée et déterminée que son frère Danny, décédé il y a peu, Debbie sait comment monter une équipe de spécialistes et élaborer un plan qui se déroulera, comme toujours, sans accroc.

La musique est connue, mais la partition se féminise. Action militante dans la mouvance MeToo ? Coup marketing plutôt ! Les filles dupent et volent avec naturel comme si elles partaient faire les boutiques entre copines. Produits de luxe, stars et paillettes ponctuent chaque minute de cette histoire peu innovante. Sans la classe scénique du metteur Soderbergh, difficile d’emballer l’ensemble. D’où cette impression vite lassante de feuilleter un catalogue de marque en papier glacier dans une salle d’attente…

5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Le Robot Sauvage