Première année France 2018 – 92min.
Critique du film
Les galères d’Hippocrate
L’ancien médecin généraliste est devenu cinéaste. Inspiré de sa propre expérience, Thomas Lilti signait le joli Hippocrate en 2014, puis Médecin de campagne en 2016, et voici que nous retrouvons Vincent Lacoste, accompagné cette-fois de William Lebghil, pour une plongée en eaux troubles dans les Bermudes des étudiants en médecine: la première année.
Antoine (Vincent Lacoste) est un acharné et cravache pour décrocher le passeport pour la P2. Redoublant l’an passé, le voilà triplant la première année. Le jour de la rentrée il se lie d’amitié avec Benjamin (William Lebghil), une jeune recrue, fraîchement débarqué du lycée. Les intérêts convergent, l’un dispose des cours des années précédentes, et l’autre semble avoir plus d’aisance. Dès lors les deux étudiants travailleront ensemble. Inséparables (ou presque), Antoine et Benjamin embarquent à bord des galères d’Hippocrate et ce jusqu’au concours final du deuxième semestre.
Après Médecin de campagne et Hippocrate (sur la vie d’un interne), le réalisateur Thomas Lilti revient à l’an 0 de la vie du médecin. Harassante, drastique, perfide, injuste et parfaitement cruelle, l’épreuve titanesque que représente cette première année d’étude dévoile élégamment un hymne à l’amitié. Deux personnages aux parcours et aux capacités contraires; le laborieux et le doué s’enquièrent du même objectif et le duo Lacoste-Lebghil (déjà présent à l’affiche de Jacky au royaume des filles) se révèle aussi touchant qu’attachant.
Le troisième long-métrage de Thomas Lilti se berce de valeurs tendres et rafraîchissantes. On sent le vécu de l’ancien médecin généraliste et Lilti donne une authenticité certaine à son histoire. Par le biais de ses personnages et de leurs entourages, Première année questionne aussi la vocation. Lorsqu’il oppose une réussite administrative (ou «normalienne») à l'artisanat passionné de la recherche (dans une scène qui rappelle la «Leçon d'anatomie du docteur Tulp» du peintre Rembrandt), le réalisateur dévoile aussi un peu de sa vision de la médecine moderne. Sans doute les passages les plus croustillants.
En bref ! Troisième long-métrage sur la médecine, Thomas Lilti connaît son sujet par coeur. Dans l’adversité de la première année d’étude, le réalisateur dévoile un long-métrage élégant où se mêlent des valeurs humaines universelles. Visuellement classique, Première année se révélera sans grande surprise, et ce jusque dans son twist final. Mais l’ambition semble être ailleurs, centrée sur un excellent duo d’acteurs, la promesse d’une réelle bouffée d’air frais.
Votre note
Commentaires
University Academy
Université Paris Nord: Antoine et Benjamin sont parmi les 1200 étudiants admis en première année de médecine, avec succession de concours blancs. Le premier, fils de chirurgien, en est à sa troisième tentative; le second, n'ayant apparemment pas l'âme médicale, se repose sur un concept universitaire répandu: apprendre sans chercher à comprendre. Nous suivons leur cursus commun, leurs ressentis et les impressions de leurs familles.
Troisième acte de Lilti dans le milieu médical lui étant si cher: après le respect du serment d'Hippocrate et l'incursion campagnarde, nous retrouvons à nouveau l'ambiance citadine. Mais avec un regard plus sévère que ces deux premiers actes.
Ce regard, on ne le ressent pas tout de suite: la première séquence avec le choix de faculté et l'attribution presque sur un coup de pipeau, le concours préparatoire consistant en un Q.C.M, interpelle au plus haut point, surtout si, comme dans mon cas, l'on a jamais foulé les bancs des auditoires pour y étudier. Et le parallèle avec un show TV pouvant s'appeler: la France a son talent étudiant, rend vraiment songeur.
Arrive alors la dernière demi-heure où Benjamin, n'ayant pourtant pas le profil de la Nouvelle Star du bistouri, va finalement prendre le dessus et avec lui, l'on va oublier l'aspect TV satirique pour vraiment dresser une sévère critique sur d'une part les méthodes de sélection sans doute réelles et donc invraisemblables, mais surtout sur l'aspect de la volonté et, à l'inverse, de la non-capacité à l'étude ou à l'héritage professionnel.
Cette pression, l'on la ressent et Lilti frappe juste: ayant à tort cru à une comédie satirique avant de découvrir le nom de Lilti à la mise en scène, la continuité de son doctorat cinématographique est assurée et, espérons-le, couronnée de succès, avec deux comédiens excellents, particulièrement Lacoste.
A recommander...… Voir plus
« Les combattants »
Antoine vient de rater de peu, pour la seconde fois, sa première année de médecine. Autorisé à retenter sa chance, le jeune homme se retrouve au côté du débutant Benjamin, avec lequel il va se lier d’amitié.
La médecine est un sport de combat qui commence dès la fin du lycée, voire bien avant. Il faut lutter pour gagner sa place parmi les élus, de même que sur les bancs de l’auditoire ou les chaises de la bibliothèque. Il faut bûcher sans faillir des tonnes de polycopiés que le temps laissé à disposition ne permet que d’effleurer. Quant aux autres, ce sont des compagnons de route qui passent à l’ennemi au moment de l’examen. Un monde sans pitié ou presque. Les pleurs sont à conserver dans une boîte qu’on ouvrira plus tard.
Antoine, l’acharné, y croit toujours ; exercer, c’est son rêve, sa vocation. Benjamin, le doué, possède les codes et l’héritage pour devenir un médecin malgré lui. L’opposition de style est surlignée et le sacrifice final touche à l’artifice. Mais l’interprétation de Vincent Lacoste et William Lebghil convainc.
Après avoir illustré les galères en milieu hospitalier – Hippocrate – et les déserts médicaux – Médecin de campagne –, Thomas Lilti, ancien généraliste, poursuit sa lutte de prédilection. Dans ce film très documenté, il évoque l’impitoyabilité des concours et classements qui privilégient des carabins plus proches au final du robot savant que de l’être humain.
6/10… Voir plus
Dernière modification il y a 6 ans
Film très, très décevant et du coup trop long! Dommage avec deux acteurs à en devenir Lacoste et Lebghil, ce film ne les met pas en valeur. Bon dans ma génération nous avons eu des Bourvil et Fernandel qui ont tournés des films très très mauvais. ça ne les ont pas empêchés de faire une belle carrière. J'imagine que pour feux ça sera pareil. Faire un tel film ça doit être du vécu sinon ce n'était pas la peine de le mettre en image. C'est sans intérêt. (G-12.09.18)… Voir plus
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement