Millénium : Ce qui ne me tue pas Suède, Etats-Unis 2018 – 116min.
Critique du film
L’action au profit de la nuance
Adapté de la saga Millenium de Stieg Larsson, mais cette fois-ci écrit et repris par David Lagercrantz, Millenium : ce qui ne me tue pas suit Lisbeth Salander dans sa quête de justicière mystérieuse. À la place de Rooney Mara et de Noomi Rapace, on retrouve l’actrice anglaise Claire Foy dans un rôle pour le moins physique.
Le tatouage en évidence, dans le dos, et une soif de justice toujours aussi forte. Lisbeth Salander (Claire Foy), héroïne légendaire de la saga pensée par Stieg Larsson refait surface. Sous la houlette de Fede Alvarez, dont on se souvient de l’excellent Don’t Breathe, le nouveau volet de la légendaire saga littéraire traite d’un complot pour dérober un programme informatique contrôlant la quasi totalité des systèmes de missiles mondiaux. Mais bien entendu, Lisbeth, cyber-hacker et ange de la nuit, n’est pas la seule à s’intéresser au produit. Une fois n’est pas coutume, c’est vers son ami journaliste, Mikael Blomkvist (Sverrir Gudnason) qu’elle se tourne.
David Fincher réussissait à rendre hommage à la saga Millenium grâce à sa maîtrise et son sens du thriller mais Fede Alvarez n’est pas aussi méticuleux. La faute à une envie d’activer le mode « action » à la moindre occasion, sans véritablement développer son intrigue. Il est loin le côté poétique et glacial de Fincher, Alvarez mise sur un schéma classique où le méchant chasse coûte que coûte Lisbeth Salander. Alvarez fantasmait sur une pseudo James Bond au féminin, sur l’action-girl avec ses failles et ses tourments, mais elle est presque rendue idiote par le dénouement prévisible. Heureusement que les prouesses de l’actrice Claire Foy sont là pour sauver une partie des meubles.
Le personnage de Lisbeth manque cruellement de substance, de nuance. Millenium : ce qui ne me tue pas ne trouve jamais l’équilibre entre la radicalité d’un film d’action et la tension d’un thriller noir. Étonnant, sachant que Steven Knight (Locke) se trouve dans le duo de scénaristes. Car les questions se dérobent derrière un épilogue parfaitement prévisible et délaisse les personnages secondaires dans l’aventure. Problème semblable aperçu dernièrement dans Le Bonhomme de neige signé Tomas Alfredson, où la noirceur du récit n’est jamais pleinement explorée, juste effleurée. Tout comme Le Bonhomme de neige, ce volet de Millenium possède des atouts indéniables, mais le résultat est quasi désastreux.
En bref !
Outre Claire Foy, Millenium : ce qui ne me tue pas est à tout point de vue un changement : Larsson remplacé par Lagercrantz et Fincher par Alvarez. Le changement est parfois une mauvaise chose. Nous pouvons sauver les premières vingt minutes plutôt entraînantes, avant de sombrer. Fede Alvarez tente de façonner une Lisbeth Salander format James Bond désincarnée, oubliant complètement la puissance et la noirceur des romans de Stieg Larsson : Lisbeth Salander est une anti-héros, opérant dans l’ombre, et dans toute son imprévisibilité.
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Commentaires
Je suis retourné voir ce film et je confirme que l'esprit Millenium a disparu. (F-19.11.18)
Un bon film à la façon Jason Bourne ou Jack Reacher mais rien à voir avec le MILLENIUM de Noami Rapace. Claire Foy qui joue bien son rôle est néanmoins trop "lisse". Le scénario n'est pas assez noir pour un Millenium mais j'ai passé un très bon moment. (F-14.11.18)
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