Contrôle parental Etats-Unis 2018 – 102min.
Critique du film
La comédie à rater sous tous les prétextes
Lorsque trois parents découvrent que leurs filles ont fait un pacte pour perdre leur virginité le soir du bal de promo, ils se lancent dans une opération secrète pour les empêcher d'arriver à leurs fins.
Contrôle Parental est le titre francophone choisi pour remplacer le titre original Blockers (ou plutôt Cock Blockers si on lit entre les lignes de l'affiche américaine). Bref, une traduction bien trop polie qui ne fera que peu de sens dans cette course effrénée de parents dénués d'intelligence et particulièrement vulgaires. D'ailleurs, cette vulgarité permanente est finalement l'une des facettes les plus ridicules du film de Kay Cannon...
Avec sa succession de blagues graveleuses, malvenues et continuellement sous la ceinture, le long-métrage use d'un humour qui pourrait fonctionner s'il était manié avec parcimonie. Malheureusement, son surplus et sa démesure (un jeu d'alcool incluant un tube, un entonnoir, de la bière et un anus / une cascade de vomi en limousine) rendent l'ensemble comique plus gênant qu'amusant, plus lourd que divertissant. À l'exception de quelques punchlines bien senties ou de situations cocasses amusantes (un couple déluré surpris / la découverte du langage emoji), la comédie s'enfonce perpétuellement à cause de sa grossièreté continue.
Encore s'accorderait-elle à l'image que le trio parental souhaite transmettre à sa progéniture, le film pourrait en jouer et s'en servir pour passer un message. Hors c'est tout l'inverse (à l'exception du père joué par Ike Barinholtz), puisque les parents veulent conserver ladite pureté de leurs jeunes filles chéries. En lui-même, le scénario s'avère très problématique puisqu'il s'amuse allègrement, et sans aucun second degré, d'une situation ultra-conservatrice et résolument réactionnaire : les filles qui jouissent de leur liberté sexuelle (quels que soient leurs âges) perdent forcément leur innocence et deviennent de futures dévergondées. Une façon de penser profondément ringarde, passée de mode et embarassante. À croire que pour les scénaristes, les femmes ne sont pas capables de faire de choix sur leur sexualité et de décider de leur propre destin elles-mêmes.
Pas aidé par sa mise en scène inexistante, Contrôle Parental est donc dénué de tout intérêt. Heureusement que John Cena et Leslie Mann font le job dans leur rôle respectif et que le jeune trio d'actrice jouit d'une jolie osmose.
En bref ! Contrôle Parental est vulgaire et manque clairement de personnalité dans tous les domaines, qu'il s'agisse de son humour désuet, de son récit ultra-prévisible et de sa réalisation au mieux médiocre au pire absente.
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