Venom Etats-Unis 2018 – 112min.

Critique du film

Venom ne sait pas sur quel pied danser

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Tom Hardy s’était dit « déçu » de la tournure des événements. Venom n’était pas prévu comme sur le papier. Inspiré du comics de Marvel, le film traite d’un journaliste, Eddie Brock, qui devient un super-vilain après avoir été infecté par un symbiote. On peut bel et bien parler d’un accident, tout simplement.

Carton financier outre-Atlantique, certes, mais brasse coulée artistique. Venom jouit d’une excellente moyenne publique sur le site Rotten Tomatoes. Indice que les spectateurs ont aimé, voire adoré les aventures d’Eddie Brock, un journaliste qui fourre son nez dans les affaires d’un docteur aux idées révolutionnaires. Pour le dr. Carlton Drake (Riz Ahmed), les êtres humains sont insignifiants. Alors pourquoi pas les combiner avec un symbiote pour les rendre plus attractifs ? Eddie Brock va donc faire équipe avec cet organisme extraterrestre pour devenir Venom. Une nouvelle espèce est sur le point de naître.

Une heure de film pour arriver aux choses sérieuses. Le temps de se gratter derrière la tête à plusieurs reprises pour se demander qu’est-ce qu’on fait là. D’après la promotion et les interviews publiées, on parle de 40 minutes coupées au montage. À cela ajoutez un problème de ton, d’équilibre à donner au film (pour adulte ou pour des adolescents ?) et d’un Tom Hardy à côté de ses pompes. C’est en avançant minute par minute qu’on comprend le désastre annoncé par les premières critiques américaines. Il est clair que quelque chose cloche, comme un sérieux problème à l’interne entre les studios et l’équipe du film. Un blockbuster bâclé, cruellement ennuyeux et grossier.

Venom tente désespérément de trouver un sens, une âme, tiraillé entre son envie de tendre vers un récit ultra violent, mais freiné par ce besoin…de faire des entrées. Sony est coupable de sombrer dans l’indécision, laissant son réalisateur, Ruben Fleischer, à courir après son rythme de croisière tout le long du film. Pas une fulgurance, que des dialogues écrits avec les pieds. Venom est le symbole d’un Hollywood en perte de vitesse, en ce qui concerne les blockbusters du genre. Une production loin d’être divertissante, piégée dans une toile de maladresses et d’incohérences. Venom arrive même à rendre ridicule Tom Hardy (il en faut une sacré couche) dans son costume de spider-man croisé avec un ogre visqueux, surjouant à souhait et sûrement absent des plateaux au moment du tournage.

En bref !

Si la promotion et les interviews laissaient présager d’un hypothétique désastre, il est certain que Sony, malgré les résultats fracassants au box-office, n’a pas pris de décision pour savoir quel ton donner à son film. La question de l’âge est légitime et est sûrement la raison de cette débâcle internationale. À trop vouloir faire des entrées à la pelle, la corde cède. Sur ce coup, le poison a réussi contaminer le public, mais au prochain coup, une oeuvre du même acabit se prendra assurément les pieds dans le tapis. À bon entendeur.

28.08.2024

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Commentaires

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alex

il y a 6 ans

le venom est chouette. L'histoire aussi. Manque juste un peu d'imagination dans le scénario.


Led186emi

il y a 6 ans

Ce film est l’un des les plus stylés que j’ai vu


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