Beaux-parents France 2019 – 83min.

Critique du film

Vaudeville low-cost dans le 92

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Josiane Balasko et Didier Bourdon jouent les parents Rossi, ils filent le parfait amour familial, une idylle partagée avec leur fille, son fiancé, et, peut-être bientôt, une nouvelle progéniture. Mais leur bonheur terrestre est en proie à la dégringolade lorsque le gendre idéal est accusé d’avoir un peu vrillé lors d’un voyage d’affaires. Si les beaux-parents semblent avoir clairement passé l’éponge, la chose est plus amère pour leur fille.

Neuilly-sur-Seine, sorte de réserve naturelle bourgeoise préservée des oiseaux du monde, Josiane Balasko et Didier Bourdon vivent littéralement un calvaire lorsque leur fille chérie accuse son fiancé d’avoir découché lors d’un voyage d’affaires. Fraîchement promu directeur commercial, le Malbrough de Neuilly s’en est allé signer des contrats sur Paris, et patatras ! Le lendemain, devinez qui répond au téléphone de sa chambre d'hôtel ? Sa collègue Chloé (Gwendolyn Gourvenec), et accessoirement épouse de son patron et meilleur ami (Bruno Salomone). Séminaire oblige, la veille tous se sont branchés de la vodka en intraveineuse pour faire la fête, dès lors il devient délicat de déceler le vrai du faux.

Le dindon de la farce ici n’est autre que Bénabar. Gendre idéal en flottaison dangereuse, naviguant sur un tissu de mensonges, accusé d’avoir trompé sa compagne. Avec sa gueule d’ange et ses airs impeccables, il n’est peut-être pas si coupable. Pour les beaux-parents Rossi, il est épouvantable de devoir couper le cordon avec leur gendre, mais leur fille (Charlie Bruneau) ne veut rien savoir. C’est lui qui avait écrit Le concert ou Retour chez ma mère (déjà avec Josiane Balasko), ici Héctor Cabello Reyes nous propose une toute petite farce qui nous embarque dans les fines artères de l'implosion familiale. S’il eût été intéressant d'utiliser cette histoire dans un vaudeville plus large, difficile pour Beaux-parents de tenir la barre de la comédie convaincante. Aucun mouvement de caméra, ni la finesse d’une mise en scène, pas même un jeu d’acteurs pour relever la tête, tout y est tristement préfabriqué, comme sa morale glacée de berlingots.

Une fois passé le plaisir de voir Josiane Balasko et Didier Bourdon réunis, il restera quelques-unes de leurs fourberies amusantes, gentiment accompagnées de celles de Charlie Bruneau et Bénabar. Mais pour le reste on cherche encore. Si l’on pense à Riad Sattouf, Pierre Salvadori, le duo Nakache, les comparses Kervern et Delépine ou encore Dupieux, il traîne dans nos mémoires récentes des perles d’une comédie à la française, disruptives, parfois cinglantes, excentriques, burlesques et exigeantes. Mais c’est lorsqu'elle se fourvoie sur le rasoir de la légèreté ordinaire qu’elle se plante. À vouloir faire du simple par fausse démagogie, tellement simple d'ailleurs que derrière une apparente intemporalité se cache un manque de modernité, une incapacité à s'imprégner de notre époque, Beaux-Parents sera malheureusement de cette trempe et au final : un casting, trois petits tours et puis s'en vont.

En bref !

Plaisir indéniable que de voir Josiane Balasko et Didier Bourdon à l’écran, mais Beaux-parents se pare d’ordinaire pour finalement nous conter une toute petite farce (sans attrape).

18.06.2019

2

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

alphea_t_

il y a 5 ans

Due à une mauvaise direction des acteurs, ceux-ci sont bien loin des performances qu'on a pu leur reconnaître et aimer dans le passé. Une grosse farce avec de grosses ficelles et du rire bien gras à des situations courues d'avance. Bref, ça ne vaut pas le déplacement et donc le prix de la place.Voir plus


Eric2017

il y a 5 ans

Voilà une comédie à la française qui démarre sur un quiproquo et qui m'a fait pensé à une pièce de théâtre de Feydeau. Tous les ingrédients sont présents et les actrices, acteurs sont justes excellent. La petite surprise c'est la brève apparition de Ruggero Raimondi. C'est léger et forcément le film se termine bien. Alors pourquoi ne pas aller le voir! (G-02.07.19)Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Le Robot Sauvage