Les Misérables France 2019 – 102min.
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“Ma cité va craquer”
Stéphane rejoint l’équipe de jour de la police qui patrouille dans la banlieue de Montfermeil. Il y découvre un équilibre fragile qu’un rien pourrait faire basculer.
Drapés de bleu, blanc, rouge, des jeunes débarquent en RER et métro dans la capitale, le sourire aux lèvres. « C’est la première fois que je vois la Tour Eiffel » avoue l’un d’eux. Championne du monde pour la seconde fois, la France laisse éclater sa joie sur les Champs-Elysées. Foule bigarrée aux étendards déployés, la liesse passerait de loin pour une révolte qui s’en va défier l’Arc triomphant au bout de l’avenue. Quand apparaît au-dessus le titre hommage à Victor Hugo : « Les Misérables ».
Ladj Ly nuance son propos en abandonnant dès lors le point de vue des résidents pour épouser celui des flics chargés de maintenir l’ordre dans la cité. Celle-ci se découvre à travers les yeux d’une nouvelle recrue qui entrevoit en même temps que le spectateur les rouages rouillés animant tant bien que mal l’ensemble. Cohabitation houleuse entre les différents clans, arrangements souterrains avec les forces de l’ordre. Le fond de l’air pue la haine et la peur. Il suffirait d’une étincelle pour que tout explose.
Après une mise en place quelque peu discursive, c’est un crescendo oppressant qui s’opère. Dans ce film coup de poing, la caméra en immersion virevolte au plus près des visages tendus, avant de s’envoler dans les airs au moyen d’un drone. Les barres d’immeubles en ruines ressemblent à des murs immenses et infranchissables. Un territoire à quelques dizaines de kilomètres de la Ville Lumière où s’agglutine une population le plus souvent laissée sans moyens ni soutien. Et quand les enfants damnés s’emparent du pouvoir par la violence la plus dense, on se dit qu’il n’y a guère d’espoir.
7/10… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
2.5: Le lion est mort ce jour
Stephane intègre le BAC (brigade anti-criminalité) de Montfermeil. Il y seconde Gwada et Chris qui par des patrouilles automobiles quotidiennes surveillent ce quartier chaud du 93. Débarqué de Cherbourg, son manque d’expérience sur le terrain se ressent lorsqu’il s’agit de retrouver un jeune lionceau d’un cirque italien pris par des jeunes maghrébins. Il va y découvrir la Cosa Nostra locale.
Le voici ce prix du jury cannois s’inspirant de Hugo et de la Haine. Je m’étais préparé à un électrochoc, je n’ai ressenti aucune décharge.
La perspective du sujet promettait un procès sur cette surveillance accrue et cette criminalité apparente; malheureusement ce procès est inexistant durant sa première demi-heure trop sage et manquant d’un intérêt spécifique, surtout si, comme dans mon cas, votre connaissance sur la question se limite naïvement aux journaux.
Il faut effectivement attendre le vol susnommé pour entrer dans le film. Avec un procès à la fois sur l’abus numérique et l’abus de pouvoir bien entamé mais manquant d’un verdict clair.
Le gros problème du film est son issue laissée indirectement ouverte même si une thèse semble plus que plausible. Et elle résume mon ressenti d’être passé à côté niveau réception.
À vous de voir...… Voir plus
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