Play France 2019 – 108min.
Critique du film
Caméra générationnelle et passionnelle
Anthony Marciano et Max Boublil se sont lancés dans une expérience étalée sur plus de 25 ans. Une bande de potes inséparables pour un coup d'œil dans le rétro et une grosse pointe de nostalgie.
En 1993, Max a 13 ans et reçoit une belle caméra. Pendant 25 ans et sans discontinuer, il ne s’arrêtera pas de filmer ses potes, ses aventures loufoques et les plus tristes. Des années 90 aux années 2010, Play est ce récit débordant de nostalgie, celui de toute une génération.
Après 25 ans de vidéo, Max a comme le besoin de revivre ses souvenirs. L’amorce de Play nous renvoie à la vie d’un pré-ado comme les autres, toujours sa caméra à la main, avec sa bande de potes. Rapidement, et c’en est le fil rouge, la romance nous apparait comme le nez au milieu de la figure: Max et Emma, Emma et Max; Alice Isaaz et Max Boublil amoureux comme au premier jour, des années après. Une relation vieille de 25 ans qui traverse les générations. Un travail sur l’image, sur les détails des années 2000, où la nostalgie transpire de toute part. De la victoire de l’équipe de France 98 aux vacances (obligatoires) à Barcelone, Play parcourt une époque, les éléments de la culture pop pour nous jeter dans un grand bain nostalgique, dans cet hymne aux tubes d’hier, à la Playstation 1 et autres gadgets d’époque.
Un récit où la part humaine réussit à gommer les différentes faiblesses d’une histoire convenue. La romance facile, qui réussira à ne pas (trop) verser dans le mauvais goût, n’entache que moyennement une histoire qui possède son lot de tendresse. Le genre de film qui ne fait pas de mal, qui se suit facilement et sans prétention. Un instant d’amitié qui peut être le vôtre, cette amitié qui reste l’une de vos parenthèses existentielles fétiches.
Anthony Marciano et Max Boublil, les deux compères prennent un vrai plaisir à tourner cette chronique de jeunesse, pour enfin trouver un point de rupture, un passage à l’âge adulte: la case enfant. Au prix de quelques scènes sympathiques, truculentes comme cette séquence où Max organise l’anniversaire de sa petite de 4 ans, Play réussit habilement à intégrer des séquences dramatiques au milieu des blagues et des folies. La relation entre Max (Max Boublil) et sa mère (Noémie Lvovsky) est assurément l’un des points forts du récit, rappelant que l’amitié n’est pas qu’une grande tirade entre amis, mais bien une aventure en forme de montagnes russes émotionnelles.En bref!
Un voyage dans les souvenirs joyeux et déstabilisants. Un métrage intéressant d’intimité, trouvant un équilibre entre la comédie et la dramaturgie. Sans être flamboyant, la sauce prend, Marciano et Boublil laissent la nostalgie s’emparer de nous.
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Commentaires
“Soyez sympas, rembobinez”
A quarante ans passés, il est temps pour Max de faire le bilan. En reprenant les vidéocassettes qu’il a tournées depuis 25 ans, c’est toute son existence qui défile devant ses yeux.
Sous l’œil indiscret du camescope s’immortalisent les premières fois de cette bande de potes plutôt attachante. Rencontre avec les voisines, jeu de la bouteille, baiser chaste, défis scolaires, boums, refoulement des boîtes, grosses cuites, coupe du monde, fête de la musique, voyage à Barcelone, échecs et réussites professionnels, cassures familiales… On se cherche, trouve et rate, laissant finalement place au regret. Et s’il n’était pas trop tard ?
Reconstituées avec un certain panache, ces fausses archives non adaptées pour le grand écran peuvent vite fatiguer les yeux. Mises bout à bout, elles forment un discours discontinu marqué par l’ellipse, à la fois force et limite de ce film-concept. Au-delà de la jolie romance racontée, images et musiques témoignent de ce que furent ces années de jeunesse. De quoi soulever un élan un brin nostalgique de toute une génération qui pourrait avoir le sentiment d’être passée à côté.
7/10… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
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