Inséparables France 2019 – 94min.

Critique du film

Mike et Poutine sont dans une cabane

Lino Cassinat
Critique du film: Lino Cassinat

Remarqué dans un télé-crochet au début des années 2010, Ahmed Sylla est un humoriste à la carrière en pleine croissance. Après de nombreux spectacles appréciés, un passage non-remarqué dans le pourtant remarquable Goal of the Dead, c’est son rôle principal dans L’Ascension qui le révèle au public de cinéma. Inséparables apparaît donc comme l’opportunité pour l’acteur de s’accomplir dans son domaine de prédilection: la comédie.

Mika, un petit escroc, a fait un rapide tour en prison, où il a fait la connaissance de Poutine, un détenu cinglé et imprévisible. Sitôt sa peine purgée, il décide de repartir à zéro et de refaire sa vie. Alors qu’il s’apprête à épouser la fille d’un riche homme d’affaires, son passé le rattrape: Poutine débarque sans prévenir.

Avant de totalement écraser un Mika/Ahmed Sylla beaucoup trop sage, lui qui s’épanouit dans les rôles excentriques, les travestissements et les imitations outrancières dans ses spectacles, le voilà ici totalement coincé à la fois dans un rôle beaucoup trop étriqué et dans un film beaucoup trop explosif pour lui, à tel point qu’on se demande s’il est véritablement le héros de sa propre histoire.

Il faut environ trois secondes et demi à son aîné et comparse Alban Ivanov pour l’avaler tout cru et saboter immédiatement une entrée en matière déjà peu folichonne, et surtout pour condamner à l’avance un duo de clowns complètement déséquilibré. Et c’est ce déséquilibre qui explique totalement pourquoi Inséparables ne peut espérer mieux que de faire gentiment sourire de temps en temps avant d’être aussitôt oublié une fois les lumières rallumées: il n’y a pas d’alchimie.

Le problème, c’est qu’il fallait au moins ça pour donner de l’acidité et du goût à ce produit par ailleurs très basique, et qui fait appel aux éternels ressorts de comédie à la française: de la critique un brin hypocrite d’une bourgeoisie à la fois rebutante et désirée aux caricatures stéréotypées (le personnage d’Alban Ivanov s’appelle Poutine, on ne peut pas faire plus direct). Inséparables réussit mieux cependant à amener les fameuses situations abracadabrantesques - dernier élément typique du rire français et dans l’héritage Bourvilo-De Funèsien - et sans briller particulièrement, les scènes d’actions font leur travail, notamment celle du vol en hélicoptère, assez réussie. Mais ce sont de bien trop tièdes accomplissements.

En bref!

Pas foncièrement mauvais mais résolument pas bon non plus, Inséparables porte assez mal son titre et se trouve aussi vite oublié que consommé. Dommage, Ahmed Sylla et Alban Ivanov méritent mieux.

10.09.2019

2.5

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Commentaires

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Eric2017

il y a 5 ans

Ça aurait pu être génial ! D'ailleurs tout commence assez bien avec des dialogues qui fusent d'un côté et de l'autre et puis après une vingtaine de minutes tout s'éteint gentiment. Quelques bribes d'humour assez rares durant les 60 autres, mais insuffisant pour en garder un très bon souvenir. Bref, le film devient terne. Dommage. (G-05.09.19)Voir plus


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