7500 Allemagne 2019 – 92min.

Critique du film

Thriller claustrophobe à 12 000 mètres d’altitude

Locarno Film Festival
Critique du film: Locarno Film Festival

Des terroristes islamistes détournent un avion et mettent un jeune pilote face à un dilemme cornélien. Premier long-métrage de Patrick Vollrath.

Critique du film par Dario Pollice dans le cadre de la Critics Academy au Festival du Film de Locarno.

Deux hommes trempés de sang reposent dans le cockpit de l'avion. L'un est inconscient, l'autre est mort. Quelques instants auparavant, des terroristes islamistes ont tenté de prendre d'assaut le cockpit de l’appareil, et c’est au prix d’un effort extrême que le jeune pilote Tobias arrive à en verrouiller l’accès. Mais les terroristes ont pris les passagers en otage et menacent de les tuer si Tobias n'ouvre pas la porte du cockpit. Dès lors, c'est à lui de décider: Soit les passagers meurent, et Tobias garde le contrôle, ou les terroristes s’emparent de l’appareil. Quoi qu'il en soit, des innocents perdront la vie.

7500 est le code de détresse radio utilisé en aéronautique pour prévenir du détournement d’un appareil. Dans les années 1990, les détournements d'avions connaissaient leur âge d’or sur grand écran, avec leur mise en scène à la truelle, on pense à «Con Air» (1997) ou «Air Force One» (1997). Ici dans 7500, le jeune réalisateur allemand Patrick Vollrath (34 ans), prend un chemin de traverse et décide de réduire son espace narratif au cockpit.

Le spectateur suivra le parcours du pilote Tobias au plus près de l’action, confiné avec lui dans cet espace restreint, suivant la prise d’otage sur un petit moniteur. Un confinement parfaitement retranscrit par la caméra au poing de Sebastian Thaler; une épreuve claustrophobe qui nous serre à la gorge pendant 90 minutes.

Si l’impeccable tension du film doit beaucoup à la simplicité de la production de Patrick Vollrath, il faudra aussi noter les excellentes performances des acteurs et surtout celle de Joseph Gordon-Levitt dans le rôle de Tobias. Dans son sillage, si la star hollywoodienne (Inception, The Dark Knight Rises) apporte une touche de glamour avec lui, Vollrath y voyait autre chose: «C’est la qualité de l'acteur qui m’importait avant tout. Aussi, je voulais avoir un type ordinaire, une sorte de jeune Tom Hanks (Sully), qui accompagne émotionnellement le public tout au long du film - c'est Joe.»

Le jeune réalisateur de Basse-Saxe avait suscité l’attention avec son court-métrage «Alles Wird Gut», nommé pour l’Oscar du meilleur court métrage de fiction en 2016, ici Vollrath frappe fort, et signe un 7500 très réussi; comme une excellente carte de visite pour la suite sur la Piazza Grande à Locarno.

16.08.2019

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