Envole-moi France 2020 – 91min.

Critique du film

Une toute petite piqûre feel-good

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Bien habitué aux thèmes de l’enfance, Christophe Barratier, auteur du célébrissime Les Choristes emprunte un refrain à Jean-Jacques Goldman pour nous conter Envole-moi; l’histoire du jeune Marcus gravement malade et de sa rencontre avec Thomas, un gamin de 25 ans pour le moins dissipé et chargé de le sortir d’un centre médicalisé pour lui apprendre à vivre une vie normale.

Jeune adulte pourri gâté de 25 ans, Thomas (Victor Belmondo) traverse l’existence de préférence accompagné et en sirotant des cocktails en boite de nuit. Une vie savamment choisie pour rencontrer des gens importants entendra-t-on; oui, mais son père, le docteur Reinhard (Gérard Lanvin) voit les choses autrement et lui propose se s’occuper de l’un de ses jeunes patients. En effet, Thomas (Yoann Eloundou), 12 ans, est médicalisé depuis sa tendre enfance et mériterait bien un «grand frère» pour profiter enfin d’une vie au grand air.

Petit fils de son incontournable grand-père, Victor Belmondo roule sa bosse loin de «Bébel» et après ses rôles dans La vie très privée de Monsieur Sim, De Gaulle ou récemment dans l’intense Albatros aux côtés de Jérémie Renier, le voilà en tête d’affiche d’une comédie grand public qui entend bien nous réconcilier avec une certaine morosité ambiante. Ambiance feel-good aux accents buddy-movie; d’un genre à la Intouchables, l’histoire du jeune Marcus en tandem avec Thomas rejoue les gammes d’un certain pan de la comédie à la française et Christophe Barratier déroule une gentillette réinterprétation du genre.

Adapté du roman de l’auteur Lars Amend, et déjà sorti au cinéma en 2017 sous la baguette de Marc Rothemund dans le joli Dieses bescheuerte Herz, Victor Belmondo reprend le rôle d’Elyas M'Barek et plante une nouvelle fois la BMW dans la piscine de papa dans cette adaptation bien similaire... Thomas aimerait bien s’émanciper de son père, mais sous ses ordres et menacé d’expulsion, il rentre dans le droit chemin, s’applique et prend sous son aile le jeune Marcus histoire de lui offrir un peu de sa vie. Tout les oppose, mais ils deviendront évidemment inséparables. Ni mystère, ni nuance, et ce, jusque dans la tension père-fils grosse comme un cargo dans le canal de Suez; Christophe Barratier fait preuve d’une écriture assez conventionnelle et prend soin de laver sa bobine de toute prise de risque. Alors on navigue en eau très calme aux côtés de Marcus et Thomas pour finalement sombrer là où, dans une veine similaire, Babyteeth révélait un long-métrage époustouflant.

Un film labellisé Alpe d'Huez 2021; le vent se lève, il faut tenter de vivre, l’heure est à l’envol donc et si la difficile émancipation de Thomas trouve une résonance particulière avec son interprète issu de la fratrie Belmondo, et si Yoann Eloundou, et son sourire qui suffirait à éblouir Sunset Boulevard, démontre une énergie survitaminée, nos deux talents auraient certainement mérités un script un peu plus généreux. Si Envole-moi ne s’écroule, c'est de compter sur la bonhomie de son casting, et ce, jusque dans le rôle de la mère joliment interprétée par Marie-Sohna Condé.

Chanter Goldman à tue-tête, embrasser une fille… ensemble nos deux comparses établissent une liste des choses à faire; emportés par un piano ultra tire-larme signé Philippe Rombi (pourtant inspiré lorsqu’il compose pour François Ozon), Marcus, Thomas et Christophe Barratier cochent les cases d’un cahier des charges un brin didactique. Alors loin de remettre en cause la bonne foi du métrage, quand la maladie se mêle à l’enfance, Envole-moi révèle une légère fable initiatique qui jamais ne s’envole vraiment loin de ces fatalités qui collent à la peau de la comédie grand public à la française.

20.05.2021

2.5

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 3 ans

“Intouchables”

Noceur invétéré, Thomas finit par garer la décapotable dans la piscine de la villa. De quoi décevoir une fois de plus son père, chirurgien. Afin qu’il se responsabilise un peu et sous menace de lui couper les vivres, celui-ci demande à son fils de passer du temps auprès de Marcus, 12 ans, l’un de ses patients gravement atteints.

L’amitié accidentelle entre un valide et un malade, le riche et le pauvre, un noir et un blanc… cela ne vous rappelle rien ? Le cinéaste joue les choristes et chante la même mélodie qu’un certain duo à succès. Adaptée de faits réels qui ont déjà inspiré un roman et un film en Allemagne, cette histoire d’intouchables ne respire guère l’originalité. Armé de bons sentiments, l’on se contente juste de rajeunir les personnages et d’en inverser les rôles. Entre deux rendez-vous lacrymaux à l’hôpital, sorties au théâtre de guignol, livre de coloriage, shopping sur les Champs, cours de conduite de luxe et match au Parc se succèdent pour égayer les journées de ces deux gamins. Aucun problème, puisque c’est Papa qui paie.

Grand frère hors normes, Victor Belmondo, petit-fils de son illustre patriarche, joue la gamme sans trop de fausses notes. Il conviendra néanmoins de le voir dans un autre contexte pour véritablement juger de son charisme. Car, alignant les poncifs liés au genre dans une mise en scène sans idées et sur une musique bien lénifiante, le cinéma de Christophe Barratier n’atteint jamais l’humour et l’approche plus subtile d’Olivier Nakache et Eric Toledano. Lui aussi devrait s’efforcer de grandir un peu.

(4/10)Voir plus

Dernière modification il y a 3 ans


Eric2017

il y a 3 ans

Un Belmondo sur grand écran ! Ce film est plein d'amour, d'émotion et de tendresse. C'est un très beau conte même si parfois c'est très caricatural et plein de clichés. J'ai beaucoup aimé. Victor le petit-fils DE joue très bien sans tomber dans les mimiques du grand-père. J'ai hâte de le revoir dans un prochain film car je pense qu'il a un grand potentiel. Lanvin est fidèle à lui-même et le jeune Eloundou est très bien. (G-07.06.21)Voir plus

Dernière modification il y a 3 ans


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