#Jesuislà Belgique, France 2020 – 98min.
Critique du film
Le vertige de la découverte solitaire
Alain Chabat porte le nouveau projet d’Eric Lartigau (La Famille Béliers) avec brio et délicatesse. #Jesuislà est une histoire attendrissante, évoquant un récit initiatique à travers l’absurdité des romances virtuelles.
Il passe ses nuits dans le jardin, à skyper avec une jeune sud-coréenne prénommée Soo (Doona Bae). Toujours le nez sur son téléphone portable, Stéphane (Alain Chabat) décide de partir à sa rencontre, de se lancer dans une aventure solitaire, loin de son Pays Basque natal jusqu’à Séoul. Une envie de «déranger» cette vie bien rangée qu’il vit depuis belle lurette.
Départ en Corée du Sud pour découvrir les cerisiers. Stéphane quitte son restaurant et son existence entourée de ses 2 enfants, David (Ilan Bergala) et Ludo (Jules Sagot), pour rencontrer l’artiste qui fait battre son cœur. Son penchant pour l’art a été stoppé par la reprise du restaurant familial. Stéphane étudiait les Beaux-arts mais ne les a pas terminés. Il y a comme un goût d’inachevé chez le restaurateur, comme lui rappelle son ex-femme : «tu n’as jamais rien fini de toute façon.» Même son tatouage sur la poitrine n’est pas finalisé…
Stéphane est dans la force de l’âge, de son propre aveu, et son envie de faire ce que bon lui semble, d’aller jusqu’au bout des choses est dorénavant son adage. Alors rencontrer Soo, l’artiste avec qui il correspond sans cesse, est une finalité en soi. Son voyage à Séoul s’arrêtera d’abord dans cet aéroport immense, clinquant et moderne. Attendant désespérément Soo, plusieurs jours durant, Stéphane découvre un nouveau monde, une liberté, et son compte Instagram devient si populaire que sa simple présence déplace des foules.
L’aéroport de Séoul comme nouveau QG, comme lieu de rencontre, comme incipit d’une romance. Eric Lartigau et son scénariste Thomas Bidegain, scénariste fétiche de Jacques Audiard (Un prophète, De rouille et d'os), content un récit initiatique fait d’errances réelles et virtuelles. Un homme en proie à une sorte de crise existentielle, prêt à se mettre en danger pour la première fois de sa vie. Ce grand saut est au fond de lui, en se retrouvant au milieu des gadgets technologiques, à travers des photos faites de rencontres et de rires. #Jesuislà se lit sous différents angles, de manière totalement premier degré, avec 2-3 pas de recul pour saisir les contours d’une fresque que Stéphane peinait à conclure: sa propre personne.
Grâce à ce personnage, Alain Chabat se sublime dans un registre doux et amer; un voyage rempli de tendresse. Son air parfois naïf, sa joie virale, ses sourires incessants, Alain Chabat plaît par sa générosité. Une performance qui donne un peu de relief à un film qui, parfois, se perd entre Lost in translation et Le terminal.En bref!
Alain Chabat se mue en artiste de sa propre vie. Son «mur» sur son compte Instagram devient sa peinture; l'œuvre d’une vie. Eric Lartigau réussit, sans parachever un chef-d'œuvre, un film tendre, maîtrisé. #Jesuislà est plus qu’une comédie romantique, et la romance en devient même secondaire.
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Commentaires
“Lost in translation”
Pas satisfait de sa vie et la tête ailleurs, Serge s’envole pour Séoul afin de retrouver Soo, une mystérieuse inconnue avec laquelle il converse depuis plusieurs mois sur Instagram. Mais la belle n’est pas présente au rendez-vous.
Il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire d’amour avortée perdue dans la traduction. Malgré la sympathie que l’on porte à Alain Chabat, plus mélancolique que comique, et la photogénie remarquée de l’aéroport d’Incheon, le film ne décolle jamais. Les scènes se prolongent inutilement, comme pour remplir un vide. Manque de dynamisme et fâcheuses invraisemblances entachent la poésie de cette quête de soi qui laisse s’imposer un ennui agacé.
(5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
Ce n'est pas la comédie de l'année mais ce film vaut largement d'être vu. Le scénario ne tombe pas dans le mélo et Alain Chabat joue son rôle parfaitement bien. C'est une comédie humaine sur fond de réseaux sociaux avec l'inévitable confrontation entre le virtuel et la réalité. J'ai beaucoup aimé.
(G-15.02.20)… Voir plus
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