Les Blagues de Toto Belgique, France, Luxembourg 2020 – 84min.
Critique du film
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On n’arrête plus le cinéma français dans sa recherche du puits de pétrole patrimonial, et cette fois il est allé forer dans les tréfonds de l’«héritage» culturel français avec Les Blagues de Toto. Un terreau à la fertilité bien incertaine...
Toto (Gavril Dartevelle) est mauvais élève, mais au moins il fait rire ses camarades grâce à ses farces, surtout parce qu’elles ont tendance à tourner à la catastrophe. Évidemment, lorsqu’un jour, un objet important est fracassé, il est accusé d’office et va devoir mener l’enquête à sa manière.
Étrange objet que ce film qui, dès sa conception, inspire une sacrée méfiance. On dit souvent que l’univers de la comédie française tourne à vide entre pantalonnades hystériques et mollassonnes adaptations de bandes dessinées, mais jamais on ne nous avait fait le coup de l’adaptation d’une compilation de blagues désuètes voire préhistoriques. Le scénariste (de la bande-dessinée comme du film) Thierry Copée tente tout de même de moderniser son personnage en lorgnant sur le succès de L’Élève Ducobu, mais même si son regard sur l’enfance impertinente est assez différent, cela ne signifie pas pour autant que sa démarche est un succès.
Là où Ducobu échafaude stratagème sur stratagème pour éviter une mauvaise note (et poursuit donc un but précis), Toto est un faiseur de bêtises uniquement pour la beauté du geste, et c’est le premier problème du film que tout le monde identifie rien qu’en regardant l’affiche et le titre: on a beau nous parler d’une histoire d’accusation à tort d’une bêtise qu’il n’a pas commise, elle ne sert que de pis aller artificiel pour lancer la mécanique d’un film qui a bien du mal à investir son spectateur dans le zygote qui lui sert d’histoire.
Second problème complémentaire, on pourrait tout à fait ne rien avoir à redire sur la carrure évidemment rachitique d’un récit adapté de strips en trois cases si la mécanique du rire fonctionnait à plein grâce à un rythme soutenu, mais là non plus ce n’est pas le cas. Les Blagues de Toto fait à peine l’effort de cacher sa nature d’objet télévisuel mercantile dont le but est de ne surtout pas brusquer son spectateur ou enthousiasmer ses enfants, qu’il prend au mieux pour un lamantin sous Lexomil et au pire pour une vache à lait en pleine digestion. Reste un notable investissement des acteurs, dont l’énergie étouffée par un cahier des charges pesant sera néanmoins peut-être suffisante pour empêcher le spectateur adulte d’effectivement piquer du nez devant un script en papier Carambar.
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Commentaires
“Fais pas ci, fais pas ça”
A l’école ou à la maison, l’espiègle Toto s’illustre dans les maladresses calculées. De quoi plaire à ses camarades, mais décourager les professeurs et ses parents divorcés. Et quand un incident anéantit le vernissage organisé par le patron de son père, le coupable désigné est tout trouvé.
Si l’idée de mettre en scène l’esprit potache du célèbre garçonnet paraît bien délicate, la bande annonce du film n’effraie pas immédiatement. Plutôt enlevée et portée par des comédiens appréciés – Guillaume de Tonquédec notamment entre ci et ça –, elle suscite la curiosité. Pas de zéro de conduite au final, mais une œuvre sans inventivité ni réelle ambition qui lassera très vite au-delà de huit ans. Ne dit-on pas que les blagues les plus courtes sont toujours les meilleures ?
(4/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 3 ans
Sans être un grand film, sincèrement j'ai bien ri à certaines blagues de Toto. Un film du style Ducobu, et ça se laisse regarder. (F-13.08.20)
Dernière modification il y a 4 ans
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