Petites danseuses France 2020 – 90min.
Critique du film
Sur les traces de futures étoiles
On a coutume de dire que la danse n’est pas un sport, c’est un art. Dans une école de danse de quartier, quatre petites filles se livrent à cette passion si exigeante. À un âge où la plupart prennent le temps d’être des enfants, Olympe, Jeanne, Marie et Ida ont déjà les pieds dans un monde fait de rigueur, de sacrifices et de contraintes. La réalisatrice Anne- Claire Dolivet les a suivies dans un documentaire touchant.
Elles ont entre 6 et 10 ans, Olympe, Jeanne, Marie et Ida sont des fillettes aux tempéraments très différents et pourtant elles partagent une passion: la danse. Dans les cours de Muriel, l’intarissable et attachante professeure, les petites filles découvrent la rigueur que cette discipline exige. Une vie faite de règles et de dur labeur pour espérer un jour accéder à leur rêve: devenir danseuse de l’Opéra.
En attendant, le chemin pour arriver parmi les étoiles est long et semé d’embuches. Aucun moment de répit, les journées sont réglées comme du papier à musique: école, devoirs, danse, dodo et rebelote le jour suivant, et celui encore d’après. De joies en désillusions, des moments de doute, de découragement et de fatigue, les jeunes protagonistes ouvrent les portes de leur quotidien, une immersion dans ce sport pour lequel elles se donnent corps et âme.
C’est en amenant sa fille aux cours de Muriel qu’Anne-Claire Dolivet décide de faire de cet univers un long-métrage. Alors que la réalisatrice a baigné toute sa vie dans la danse, il était évident que cette discipline constituerait le sujet de son premier film. Co-écrit par Matthias Théry, Petites danseuses se base sur quatre personnages et leur parcours: Olympe l’espiègle, Jeanne la benjamine et Marie et Ida les calmes et matures.
On connaît le vieil adage : «on n’a rien sans rien». C’est en substance ce que le documentaire révèle à travers ces quatre figures faisant preuve d’une maturité étonnante pour des enfants de leur âge. Le film rappelle combien le sport de haut niveau est un milieu impitoyable qui pousse les athlètes à grandir à vitesse accélérée. Contraignante, exigeante, dure et sans pitié, la danse célèbre aussi bien la performance physique qu’artistique, la beauté du mouvement et la beauté elle-même.
Peu importe la douleur ou la difficulté d’un enchaînement, toujours garder le sourire et faire croire que tout est facile, la danse ne relève pas seulement de l’exploit physique et technique, mais également de la performance d’interprétation. À tout juste 6 ans, la recherche d’excellence amène son lot de tracas et la rudesse du sport de haut niveau n’a d’égal que la motivation et l’acharnement des danseuses et danseurs qui la pratiquent.
Un monde qu’on croirait réservé aux adultes tant il est exigeant et pourtant, les futures stars de demain sont les petits athlètes d’aujourd’hui à qui l’on demande beaucoup. Pour la réalisatrice, le principal objectif était, tout en illustrant la maturité et discipline que requiert un tel sport, de conserver l’innocence des fillettes. Pour ce faire, la cinéaste a, avant de s’approcher, observé et filmé de loin ou dans l’entrebâillement d’une porte pour entretenir le naturel de ses personnages. Le résultat: un documentaire de facture classique certes, mais qui dresse le portrait affectueux de ces quatre petites filles filmées durant leurs entraînements ou à leur domicile. Des scènes touchantes et une déclaration d’amour de la part d’Anne-Claire Dolivet à ce bel art qu’est la danse et à toutes les personnes qui lui vouent une passion indéfectible.
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