The King's Man: Première Mission République Tchèque, Royaume-Uni, Etats-Unis 2019 – 130min.
Critique du film
Au commencement il y avait…
Après Kingsman : The Secret Service et Kingsman : The Golden Circle, le cinéaste Matthew Vaughn s’empare une nouvelle fois du spectre créatif et nous dévoile un troisième film. The King's Man: Première Mission nous plonge au cœur de la Première Guerre mondiale pour découvrir les origines de cette organisation secrète.
Première mission oblige, l’action se déroule 100 ans plus tôt et les personnages des volets précédents ne sont pas présents. Ici l’action se concentre sur l'aristocrate britannique Orlando Oxford (Ralph Fiennes) qui, en 1902, lors d'une visite d'un camp de concentration en Afrique du Sud, perd sa femme Emily (Alexandra Maria Lara) dans une attaque de mitrailleur. L'événement traumatisant auquel assiste son fils Conrad (Alexander Shaw) frappe durement ce pacifiste convaincu et le conforte dans sa position de protéger sa progéniture des horreurs de ce monde.
Douze ans plus tard, le garçon est devenu un jeune homme (interprété par Harris Dickinson) et entend bien rejoindre l'armée. Un souhait qu'Orlando tentera d'étouffer dans l'œuf alors que sonnent les sirènes de la guerre. Après la deuxième tentative réussie d'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche, les pires tyrans et génies criminels de l'Histoire se réunissent pour planifier l'élimination de millions d'innocents. Et Orlando, qui voit d'un très mauvais œil les aspirations militaires de Conrad, recueille des informations sur ce conflit sanglant à l'aide d'un réseau secret.
Quand The King's Man: Première Mission connecte faits historiques et histoire de fiction, le film ne manque pas de rappeler l’épique et féroce Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. Si les rouages narratifs de ce dernier volet s'emboîtent convenablement, l'histoire des scénaristes Matthew Vaughn et Karl Gajdusek connaît bien des rebondissements. Changement de ton dans la saga, The King's Man: Première Mission emprunte au film de guerre et avec une durée impressionnante de plus de deux heures, cette aventure arcboutée à une myriade de lieux, de figures et de conspirations historiques, déborde de toutes parts. Une bobine chargée qui s’accompagne de quelques accents dramatiques, mais l’ensemble paraît décousu et manquera certainement de fluidité pour totalement convaincre.
À l’image de Kingsman : The Golden Circle, ce préquel restera en deçà de l'humour absurde qui faisait le charme si singulier du volet de 2014, un film qui offrait aussi des séquences d'action de haute voltige. Alors The King's Man: Première Mission n’est pas en reste, et dévoile quelques séquences étonnantes. Mais sans doute aurions-nous apprécié un délirium plus prononcé, à l’image de cet interlude totalement loufoque dans lequel le toujours excellent Rhys Ifans dévoile une chorégraphie décomplexée sous les traits du célèbre Raspoutine. Au cœur des tranchées, changement de cap dans l’univers des agents secrets ; une première mission pourtant réussie et accompagnée d’une distribution éclairée. Matthew Vaughn signe un divertissement un peu empoté, mais sérieux et assumé. De quoi patienter jusqu’au prochain volet de la saga déjà annoncé par le réalisateur.
(Adapté de l'allemand par Théo Metais)
Votre note
Commentaires
“La Ligue des Gentlemen Extraordinaires”
Après avoir perdu son épouse, Orlando Oxford avait promis de protéger au mieux leur fils unique Conrad. Aujourd’hui, la Première Guerre mondiale approche à grands pas et quand on est aux services secrets de Sa Majesté, il convient d’agir.
Retour aux sources pour ce préquel, troisième épisode de la série d’espionnage Kingsman. Le récit débute en pleine guerre des Boers avant de sauter tête en avant dans la Grande Guerre avec l’assassinat de l’archiduc d’Autriche. Quand le scénario imagine un complot réunissant Raspoutine, Erik Jan Hanussen, Mata Hari et d’autres sous le joug d’un éleveur écossais de caprins, l’on craint une relecture historique grossière et peu respectueuse. Dans ses délires, Matthew Vaughn n’a pas l’étoffe du « bâtard » glorieux Quentin Tarantino. Ainsi joue-t-il aussi la carte de la gravité laissant la violence des tranchées avaler toute une jeunesse.
Mais ce que l’on préfère dans cette collection de tailleurs pour hommes, c’est le mélange d’élégance anglaise et d’un humour potache pas toujours de bon goût, comme une cuillerée de sel dans une tasse de thé en porcelaine. Si Ralph Fiennes porte le costume et manie le parapluie aussi bien que Colin Firth en son temps, il faut attendre sa partie de jambe en l’air avec le moine barbu pour être véritablement comblé. Quant à la scène post-générique illustrant un pacte diabolique gauche-droite entre deux moustachus aux ambitions démesurées, elle laissera songeur.
(6.5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 2 ans
Un très bon film parlant de la naissance de Kingsman. Il y a de l'humour, du spectacle et de l'action notamment avec un Raspoutine joué magistralement, accompagné d'une scène absolument magistrale. J'ajoute qu'il a un texte à la hauteur de ce personnage sulfureux. Un excellent moment de cinéma. (F-04.01.22)… Voir plus
3.5: Le lièvre et la tortue
1902: Orlando Oxford en mission officieuse voit son épouse assassinée sous les yeux de son fils Conrad.
1914: la guerre est proche et tandis que les Américains refusent d’y entrer, une association criminelle formée en Russie pourrait mettre la planète à feu et à sang. Orlando et sa « gouvernante » Polly pensent qu’il est temps d’empêcher cet embrasement. Sauf que Conrad tient à combattre et à s’engager au front.
La voici donc cette troisième partie de la saga de nos espions d’inspiration moyenâgeuse. Après la légende Arthurienne et l’Oncle Sam, au tour de L’Orient orthodoxe. Avec quasiment la même verve.
La première séquence met à mal l’unité familiale du duc d’Oxford et va déterminer son destin : se mettre au service de l’Humanité contre tous ceux désirant l’annihiler. Et il sera servi.
Le spectateur l’est passablement : il faut se mettre dans le bain et avoir une certaine connaissance historique pour apprécier le pastiche et l’immense détournement amorcé, notamment le déroulé de l’acte provoquant le conflit de 14-18 et l’alliance visiblement arrangée de manière ici volontairement loufoque.
Puis arrive la confrontation jubilatoire avec Raspoutine, la meilleure séquence du film avec notamment un medley danse jubilatoire et une confrontation d’hommes à mâles magistrale.
Malheureusement à mon sens, le destin de Conrad est pour moi trop vite scellé et il m’a manqué une certaine intensité.
On retrouve cette dernière sur le duel final et l’identité du « Cerveau de l’Est », au cours d’un épique duel pas pour âmes sensibles nous est révélée et je trouve dommage que l’on ne le voit pas davantage à tel point que cette information ne m’a provoqué aucun effet surprise.
Il reste sur un plan subjectif le style Kingsman pas aussi perfide qu’au premier volet mais qui en partant à point atteint son objectif mais aurait pu courir encore plus vite.
Se laisse donc voir et visiblement nous n’en avons pas encore fini avec notre équipe et si le cas, ce serait étrange que ce troisième volet ne fut pas le quatrième.… Voir plus
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement