Une sirène à Paris France 2020 – 102min.
Critique du film
Le chant du cœur brisé
Mathias Malzieu est un romantique, un poétique qui pense à un Paris retiré de la réalité, tout droit sorti de l’imaginaire enchanteur de son auteur. Après Jack et la mécanique du cœur, Une sirène à Paris mise sur le même charme, mais un ton en deçà.
Gaspard (Nicolas Duvauchelle), crooner de salle de bain et de cabaret, s’est fait briser le cœur à maintes reprises par une myriade de chanteuses, nous explique Rossy (Rossy de Palma), la voisine de palier. Un détail qui va lui sauver la vie quand il croise le chemin de Lula (Marilyn Lima), une sirène échouée sur un quai de Seine parisien. Une créature capable de faire exploser les cœurs et les noyer (de passion). Gaspard se pense immunisé et décide de s’occuper d’elle.
Roman avant de devenir film, «Une Sirène à Paris» offre une vraie immersion dans un univers enchanté à l’ère d’une période post Covid. Une vision enchanteresse de la vie, une vision naïve de l’amour. Un homme enchaîné à son passé, brûlé à vif par l’amour, le cœur atrophié; une sirène abandonnée qui fait brûler les cœurs, foudroyante et charmante, dans une ambiance cabaret. Une Sirène à Paris est l’espace de jeu d’un Malzieu inspiré par la douceur et l’âpreté de l’amour. Le passé enchaîné, Gaspard est le guide chagriné d’un Mathias Malzieu rieur - un bel humour décalé - et fleur bleue.
Désireux d’emprunter les mêmes sentiers que Tim Burton, on pense également à Michel Gondry et son Écume des jours, dans une veine semblable et enjouée, surréaliste et envoûtante quand le film se plaît à transformer son récit en papier mâché. Bien que poignant, la beauté de la naïveté aidant, Une sirène à Paris pêche par un scénario parfois brouillon, par des personnages inutiles à l’intrigue. Mais la fantaisie, le chant des sirènes plaqué à la désolation romantique d’un Gaspard interprété honnêtement pas Nicolas Duvauchelle, démontre une envie de s’émerveiller, de s’élancer tête en avant dans un rêve coloré, bricolé sur des personnages attachants.
La fantaisie et la valse des émotions, c’est le charme qui parle, l’âme enfantine coupée à la nostalgie. Mathias Malzieu nous conte fleurette et parle aux nécrosés de l’amour. On pourrait presque parler de plaisir coupable, tant ça fait du bien de voyager dans cet imaginaire débordant, qui parfois frise la guimauve. Si proche de voir sa mécanique enrayer, Une Sirène à Paris réussit à nous toucher.
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Commentaires
Splash
Dans ce conte onirique, Gaspard chante l’amour alors que la mécanique de son cœur semble grippée. Sensible et altruiste, ce crooner croise une sirène; mi femme fatale mi âme blessée, qui brise les cœurs des hommes par ses chants. Lula, l’enchanteresse fera-t-elle chavirer l’esquif de Gaspard ?
Les décors de leurs accords vont reprendre les variations sur thème des récits de notre enfance avec dans le rôle de la fée maladroite une voisine incarnée par la vibrante Rossy de Palma. Une musique qui épouse la poésie des scènes.
Sans ressentir l’ivresse des profondeurs, une sirène à Paris nous embarque le temps d’une traversée destinée à muser.… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
Il faut se laisser emporter par l'histoire en faisant abstraction de quelques défauts. C'est un beau compte avec une douceur dans les images, dans le ton utilisé ,le tout accompagné d'une belle musique. Nicolas Duvauchelle joue très bien sans oublier les autres interprètes dont Rossy De Palma parfaite à chacune de ses apparitions. Un bon divertissement. (G-24.07.20)… Voir plus
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