Villa Caprice Belgique, France 2020 – 103min.

Critique du film

Caprice, c'est fini!

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Quand un célèbre avocat prend la défense de l'un des patrons les plus puissants de France, Bernard Stora donne à Patrick Bruel et Niels Arestrup un script d'une puissance douce et terrifiante. Un thriller sous le soleil de la Côte d’Azur qui ne vous laissera pas de marbre.

Mis en examen pour la douteuse acquisition d’une magnifique propriété sur la Côte d'Azur appelée «Villa Caprice», Gilles Fontaine (Patrick Bruel), fin stratège et patron français surpuissant, se paye la plaidoirie de Luc Germon (Niels Arestrup), l’un des avocats les plus redoutés de France. Une consécration pour l’avocat et une affaire qui trempe en territoire obscur, à l’orée d’une magouille électorale et de gros sous. Bientôt, une troublante relation de pouvoir s’installe entre les deux hommes. D’aucuns les pensaient alliés.

«L’homme a du charme, il le sait, il en joue. C’est un manipulateur... ». Sur ces mots se conclut le premier entretien entre Gilles Fontaine (interprété par un excellent Patrick Bruel) et son futur avocat Luc Germon (incarné par un tout aussi brillant Niels Arestrup), et Villa Caprice laisse à voir un combat de coques royaux. «La plus grande gloire obscurcit la moindre» écrivait Shakespeare, et le scénario de Bernard Stora sera fait de ce même bois. Là où les intérêts convergent, Patrick Bruel se livre à un duel d’une subtile violence morale. César que même un fils ne pourrait trahir, Gilles Fontaine surplombe avec insolence le petit monde politique qui voudrait sa peau. Et le voilà en quête de son ultime bataille...

Dès lors les deux hommes tissent une étrange amitié et se manipulent l’un l’autre. Il lui promet du prestige, un peu de répit et des tours en bateau avec son séduisant skiper (Paul Hamy). Mais bientôt pris au piège du clan Fontaine, l’étau se resserre pour l’avocat, reste à savoir qui tombera le premier. Réalisateur du très acclamé Un dérangement considérable, le discret Bernard Stora revient ici avec une réalisation et un scénario capable de mêler cinéma populaire et écriture exigeante. Si le talent de Patrick Bruel n’est plus à prouver, la maestria et le phrasé de Niels Arestrup (Un prophète) foudroient à leur tour. Fidèle à un cinéma français qui aime les gueules et les belles lignes de dialogues, Villa Caprice amarre avec aplomb sur les berges de ses pairs. Au cœur de cette citadelle capricieuse sommeille une myriade de faux-fuyants en costume, Germon y paradera un temps, mais Fontaine l’attendait au tournant. Et le spectateur-trice de s’y être perdu avec lui!

01.06.2021

4

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 3 ans

“Avocat et associé”

Entrepreneur puissant, Gilles Fontaine est menacé de prison en raison de l’achat suspect de sa villa luxueuse sur la Côte d’Azur. Pour sa défense, il engage Luc Germon, un avocat parisien réputé pour être le meilleur.

La confrontation entre les deux hommes de pouvoir est donc annoncée. A savoir qui aura la plus grosse et saura prendre l’ascendant en manipulant l’autre à sa guise. Las, les espoirs d’assister à un jeu malin entre stratèges professionnels disparaissent vite. Pas si mauvais, Bruel dégaine le premier des phrases toutes faites croyant atteindre sa cible : « On ne vous paie pas, on vous achète ». Niels Arestrup réplique comme il le peut, mais son physique churchillien ne fait pas de lui un grand tacticien, baissant la tête face aux injures d’un père exécrable – pauvre Michel Bouquet – qui regarde Fort Boyard. Figurant des personnages peu aimables, toujours prêts à rabaisser les plus petits que soi, les deux acteurs n’ont pas grand-chose à sauver dans cette histoire. L’affaire n’a aucun intérêt au point que l’on imagine des indices pour des crimes non commis. Le scénario d’un téléfilm aurait été plus inspiré. Objet de tous les caprices, la maison du bord de mer n’est guère mise en valeur comme elle le devrait. Quant au nom du voilier, le Belmore, il est d’une subtilité grotesque. Le plongeon final, peu crédible, fait également plouf. De quoi nous confirmer que l’argent n’achète ni l’amour ni l’amitié et ne garantit aucunement la qualité d’un film.

(4/10)Voir plus

Dernière modification il y a 3 ans


Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Emilia Pérez