Le couple serbo-suisse Nikola Ilić et Corina Schwingruber Ilić offre une plongée dans son intimité familiale. À travers ce documentaire, ils racontent la relation touchante entre Nikola et sa mère, Dida.

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Depuis quelque temps, Nikola vit entre Zurich et Belgrade. Il voyage souvent en Serbie pour rendre visite à sa grand-mère, « Baba », qui partage son appartement avec sa mère, « Dida ». Ayant été victime d’une attaque durant sa jeunesse, cette dernière a depuis toujours rencontré des difficultés pour l’apprentissage et requiert donc une aide permanente, si bien qu’elle n’a pu s’occuper correctement de son fils. Cependant, le poids des années se fait sentir chez Baba. Nikola, épaulé par son épouse Corina, doit donc prendre le relais et veiller sur Dida.

L’originalité de ce documentaire réside dans la forme que lui a attribuée le couple Schwingruber-Ilić. Grâce à un rendu très proche d’un film de famille, ils parviennent à introduire leur caméra dans le nid familial, au plus près de ses membres. Entre interviews, cadrages travaillés et caméras cachées, Dida a pour qualité de régulièrement renouveler ses procédés afin de capter au mieux la redécouverte touchante d’un fils pour sa mère, leurs différends et leur complicité. Puisque les problématiques sociales de Dida se mêlent à la vie de famille, le film oppose habilement Zurich et Belgrade pour évoquer l’inquiétude de Nikola sur le niveau de vie de sa mère en Serbie, notamment en matière de finances.

Malgré le propos tout à fait émouvant, il reste toutefois une impression d’assister à des instants de vie privée auxquels l’on n’a pas été convié. Le film de famille se révèle ici être à double tranchant : cette approche, arborant parfois des airs de journal intime, risque autant de laisser en dehors du fait de la nature très privée et précise du contenu que de servir à l’identification de ceux qui s’y reconnaîtront. Reste un documentaire plutôt intéressant, qui n’a pas de prétention autre que de présenter une tranche de vie de ses auteurs.