Incroyable mais vrai France 2021 – 74min.

Critique du film

Enivrez-vous

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Nouvelle élucubration signée du réalisateur Quentin Dupieux, «Incroyable mais vrai» redéfinit l’espace et le temps. Une satire des technologies, une variation sur le couple et le souvenir d’Alice au pays des merveilles.



Réalisateur iconoclaste, devenu culte au pays des fables surréalistes, après ses Rubber, Le Daim et Au Poste!, cette année Quentin Dupieux présente à Berlin Incroyable mais vrai. L’histoire, tenez-vous bien, d’un couple (incarné par Alain Chabat et Léa Drucker) nouvellement propriétaire d’un pavillon bourgeois dans lequel une trappe à la cave vous permet de vous téléporter 12 heures dans le temps et de rajeunir de trois jours à chaque passage.

Face aux sirènes de l’éternité, Incroyable mais vrai emprunte à Dorian Gray. Anciennement Mr Oizo, le musicien devenu cinéaste, signe ici son neuvième long-métrage et peut-être l’une de ses réalisations les plus personnelles. Incroyable mais vrai nous parle de l’horrible fardeau du temps, et des couples qui vivotent dans son sillage.

Il y a celui qui se complait dans le travail, à l’image d’un toujours excellent Alain Chabat dans la peau d’un petit assureur, une touchante Léa Drucker qui comme Alice au pays des merveilles, n’en finit plus de plonger dans la trappe pour remonter le temps ; et ce patron, incarné un Benoît Magimel en roue libre, qui se rend au japon pour se faire greffer un pénis électronique. Une étude sociétale teintée de cet humour singulier, à la fois dérisoire, absurde et pourtant si juste. Sous ses airs de grand je-m'en-foutiste du cinéma, il y a de la poésie chez Dupieux.

(Berlinale 2022)

23.06.2022

3.5

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Commentaires

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geradupo

il y a 1 an

Je suis fan de Chabat, Léa Drucker et de l’univers déjanté de Dupieux mais là j’ai pas accroché. J’ai préféré Mandibules et Fumer Fait Tousser.


CineFiliK

il y a 2 ans

« Miroir aux alouettes »

Alain et Marie hésitent. Cette maison est peut-être trop grande pour eux deux. C’est alors que l’agent immobilier, sûr de son fait, leur montre dans la cave le clou de la visite : un conduit aux vertus inimaginables.

La bande-annonce, qui joue sur le fait de ne pas trop en dire, stimule la curiosité. D’autant plus qu’un couple d’amis voisins a également quelque chose d’incroyable à nous annoncer. Dévoiler davantage l’intrigue serait dommageable. Elle aurait pu faire l’objet d’un épisode de la Quatrième dimension ou de Black Mirror. D’ailleurs, le petit théâtre de Dupieux, plus enclin à tenter le rire, se pare ici d’un tragique inattendu décevant ceux que l’absurde bêta de Mandibules avait pliés. Ici se délitent des couples corrompus par les miroirs féminins et les engins électroniques très virils, quand d’autres hier se laissaient posséder par un daim. Dans ce bûcher des vanités, surnage le personnage de Chabat, humble et digne dans sa détresse mélancolique, même si le reste de la distribution est aussi à la hauteur.

Il y a un peu de Dorian Gray dans cette farce morale et un hommage plus que manifeste aux fourmis de Dali et de Buñuel, symboliques de la dégradation temporelle du corps et de l’esprit. Face à la nature, l’homme ne peut pas grand-chose. Malgré de solides références, ce surréalisme conserve un goût d’inachevé et se précipite dans un long interlude musical. D’une imagerie troublée et datée, le cinéma de Dupieux, unique dans le paysage actuel, s’arrête hélas trop souvent avant le vertige.

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 2 ans


Eric2017

il y a 2 ans

Pas fan de Quentin Dupieux, j'y retourne à chaque fois car la bande annonce est très souvent alléchante. Après Au Poste, Daim, Mandibules je me suis dit avec Incroyable mais vrai que..... Et puis non. Si l'idée m'a beaucoup plu, il n'en reste pas moins que sur la longueur ça devient ennuyant. La première partie s'annonce plutôt bien mais tout devient banal et répétitif jusqu'au moment où durant une dizaine de minutes il n'y a plus de dialogue mais que des scènes filmées voulant démontrer les conséquences du comportement de Léa Drucker et le tout accompagné d'une musique rébarbative. En fait ce passage désagréable m'a fait penser que lorsque je regarde un film en DVD et que celui-ci m'ennuie je fais de l'avance rapide. Bref, je ne suis pas certain d'aller voir son prochain film FUMER FAIT TOUSSER... mais sait-on jamais.
(G-21.06.22)Voir plus

Dernière modification il y a 2 ans


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