Outre les superproductions, la période hivernale dévoile son lot de comédies. Nelson a 10 ans et espère remporter un concours de chant qui l’amènera à la Capitale. Il est coaché par une star déchue de la chanson française, incarnée par Marc Lavoine.

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Nelson a une voix d’ange. Ce petit garçon vit avec sa mère – Stéfi Selma remarquée dans la série Dix Pour Cent – femme de ménage dans un complexe hôtelier sur l’île de la Réunion. Mia et Zizou, amis de Nelson, rêvent de voir le jeune prodige gagner le concours Star Kids. À la clé, un voyage à Paris, tremplin à une vraie carrière. Un chemin qui paraît long, mais qui est sauvé par une coïncidence. Pierre Leroy, chanteur de variété française dont l’heure de gloire est passée, se trouve sur l’île pour une tournée intimiste dans les bars des grands hôtels.

Au visionnage de cette comédie française, on se demande si Gérard Jugnot ne regrette pas le temps des Choristes. Son rôle de prof de musique dans un internat a marqué le point culminant de sa carrière d’acteur. Difficile de ne pas voir Le Petit Piaf comme un remake à l’air du temps. La chorale a été remplacée par la télé-réalité, l’enseignant raté laisse place à un Marc Lavoine dans son propre personnage, habitué au coaching et aux canapés rouges du télécrochet populaire The Voice. Ces quelques points de comparaisons – que l’on peut bien sûr contraster – ne sont pourtant pas les plus flagrants. Si l’on sait que Jugnot est nostalgique, c’est parce que son Petit Piaf est désuet, au point de sembler à un anachronisme.

Outre son titre condescendant, le scénario tend à expliciter les rapports entre les DOM-TOM et la France métropolitaine dans une configuration problématique (le propriétaire de l’hôtel est présenté par Pierre Leroy comme un homme venant au secours de la population locale, Leroy fait progresser Norman avec des tubes de variété française alors qu’il est découvert grâce à une chanson régionale…) ce qui surprend. Même le générique de fin laisse présager que Marc Lavoine pourrait profiter de la B.O. du film…

Le Petit Piaf n’est pas qu’une comédie française aux gags lourds (le stéréotype du rasta man, la porte qui reste bloquée), c’est également un film qui ne tient pas compte de son époque, surtout dans ses choix scénaristiques au niveau des représentations. Le temps des choristes est révolu.