Super-héros malgré lui France 2021 – 82min.

Critique du film

Endgame pour la bande à Lacheau

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Un apprenti comédien se prend pour son personnage. Dans Super-héros malgré lui, le trublion Philippe Lacheau embarque sa clique habituelle dans un film qui entend reprendre les codes des écuries Marvel. Mais n’est pas Stan Lee qui veut.

Un gentil looser sans grande personnalité obtient, par un amusant coup du sort, le rôle de sa vie. En effet, Cedric est choisi pour interpréter le rôle d’un certain «Badman», une imposante production française aux accents super-héroïques, de quoi faire décoller la carrière de ce jeune acteur et regagner au passage la fierté de son père. Or après un accident dans la «Badmobile», Cedric perd la mémoire et se prend, au réveil, pour son personnage. Le voilà désormais dans le costume d’un justicier masqué, prêt à résoudre les énigmes qui appartiennent au héros.

Après Nicky Larson et le parfum de Cupidon sorti en 2018, Philippe Lacheau continue de réécrire et d’incarner l’histoire de ses idoles à l’écran. Ainsi s’entame Super-héros malgré lui, une divagation très premier degré sur l’univers des super-héros Marvel, et la bande à Lacheau s’approprie les codes avec sa désinvolture habituelle. S’enchaine alors une ribambelle de gags plus au moins habiles, au mieux insignifiants, au pire consternants. Un vent de cour de récréation enrhume cette production qui semble n’avoir d’autre dessein que de divertir ses marionnettistes et celles et ceux qui seraient déjà acquis à leur cause.

Le film révèle néanmoins une distribution dynamique, un montage énergétique et une minicritique du showbiz. Servi dans un écrin très télévisuel, il manquera néanmoins au personnage de Cedric l’essentiel pour convaincre en figure «stanleenienne», à savoir l'altruisme et la complexité narrative. En effet, son développement (et à l’instar de ce qu’il veut bien nous raconter), ne sert qu’à regagner la fierté du paternel et à récupérer sa copine. Une vision donc très égocentrée de la figure héroïque. Pourtant, la partition de la toujours excellente Chantal Ladesou, en productrice exécrable et obnubilée par ses placements de produits, nous rappelle qu’il suffisait seulement d’un peu de charisme pour rendre hilarantes les lignes de dialogues les plus élémentaires.

Entre temps, Philippe Lacheau a fait preuve d’exhibitionnisme dans une maternelle, bombardé Notre-Dame, enchaîné les blagues sur les mères, enlevé un enfant, suggéré maintes fois la taille de son pénis ; et nous a bien fait comprendre que «Badman» ne pouvait pas être remplacé par une personne de couleur, en plus d’avoir laissé tombé dans le vide Mamoudou Gassama, lui qui, dans le vrai monde en 2018, avait sauvé un enfant en escaladant un balcon parisien. À défaut de renouveler le rire, Super-héros malgré lui s’appuie sur le monde réel avec un manque de considération tout à fait discutable. Il y avait là sans doute la volonté d’être un peu subversif, encore fallait-il y mettre du corps et de l’esprit.

01.02.2022

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Commentaires

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Eric2017

il y a 2 ans

Autant le dire tout de suite, dans ces périodes moroses heureusement Philippe Lacheau fait un film pour nous faire rire et c'est réussi. On sent que cette bande de copains est totalement à l'aise avec le Maestro du rire. Truffé de petits clin d'oeil j'aurais aimé quelques références de plus aux autres supers héros héros. Et si l'on est un peu morose, il faut aller voir ce film et se laisser prendre par le talent de de son auteur. Je mets 4 étoiles parce que j'ai beaucoup ri. (F-05 et 17.02.22)Voir plus

Dernière modification il y a 2 ans


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