Les comédies mêlant romance et basculement dystopique ne font pas légion et sont plus rares encore dans notre pays. Pourtant, le réalisateur indépendant Philippe Weibel et son équipe britannico-suisse parviennent sans mal à nous plonger dans le quotidien de deux employés d’une entreprise de sextoys d’un nouveau genre.

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Une pincée d’humour, un peu de drame, une machination presque diabolique et la quête d’un amour impossible, voilà la recette de The Art of Love. Petit film à la grande ambition : celle de dépeindre la solitude moderne qui affecte toutes les générations et les tentatives superficielles d’y remédier. En effet, Adam a beau être un influenceur célèbre et adulé, il choisit de rejeter toutes les personnes cherchant un rapprochement. S’il oscille d’abord entre l’hédonisme et le dévouement aveugle envers son patron « qui l’a créé », la recherche de sens et la beauté que perçoit Eva va le persuader, de façon convenue, mais touchante, à tracer sa propre destinée.

La simplicité et les moyens limités de The art of love se retrouvent tant dans sa morale élémentaire de préférer les « vrais » contacts humains, y compris sexuels, aux relations para-sociales, que dans son approche du genre de l’anticipation. À l’exception des livraisons de sex-toys à travers la ville, Londres n’a en rien changé, pas même dans son rapport aux technologies. Aussi, l’usage de robots pour des relations sexuelles virtuelles s’inscrit dans une réflexion tardive sur l’Intelligence artificielle, qui rappelle trop certains épisodes de « Black Mirror » aux conséquences simplistes.

Le film de Philippe Weibel préfère ainsi une histoire légère à la fin libératrice pour ses protagonistes, plutôt qu’une étude profonde de nos relations futures déshumanisées. The art of love convainc avec sa distribution charmante de visages méconnus et rappelle naïvement que les humains sont irremplaçables.