Les Bad Guys Etats-Unis 2021 – 100min.

Critique du film

Ces yeux peuvent-ils mentir ?

Critique du film: Nicole Janssen

Dans ce nouveau dessin-animé signé des studios DreamWorks, M. Loup et ses sbires vont relever un étonnant défi : découvrir le bien qui sommeille en eux. Alors suffira-t-il de sauver un chat d’un arbre ou de partager une glace avec un inconnu pour tourner le dos au mal ?

Pour les cinq brigands, rien n’est plus appétissant qu’un trésor trop ambitieux. Ainsi, lors d’une énième opération, le quintette de voyous se mêle à la foule de la remise de prix du Dauphin d'or, mais voilà qu’ils tombent sur un système de sécurité jusqu'alors inconnu. Pris au piège, un pacte est arrangé, et pour échapper à la prison, ils tenteront de devenir de bons samaritains en compagnie du professeur Marmelade, véritable incarnation de Mère Teresa. Ainsi, les bandits apprendront à devenir d’honnêtes citoyens, charitables et prévenants. S'entame alors une quête de gentillesse dans laquelle il faudra réapprendre les bases : sauver un chat d'un arbre ou aider une vieille dame à traverser la rue.

Merveilleux long métrage animé du cinéaste français Pierre Perifel, Les Bad Guys développe une thématique captivante, laquelle oppose l’amitié que se porte ses cinq brigands aux contraintes sociales qui en découlent, les éloignant toujours un peu plus d’une forme de «bien». Le réalisateur développe une jolie double lecture au travers de ce groupe, pourtant si uni, qui, contraint de se réinventer, finit par se diviser. Ainsi, M. Serpent se libère et commence à douter profondément de son amitié envers M. Loup, le chef de la bande.

L’euphorie des débuts s’évapore et l’innocence aussi. «Les Bad Guys» rappelle combien il est important de s'entourer d'amis qui se soutiennent mutuellement et s’accompagnent dans un développement positif. Le sentiment d’être intouchable, qui caractérisait le gang, a laissé place à un véritable chantage affectif. Avec légèreté et humour, le film éclaire sur les difficultés de ce groupe à briser les stigmates et à penser au-delà de ses carcans. Peut-on encore se fier aux apparences, ou bien devrions-nous plutôt, et à la façon du gang, commencer à s’interroger, réfléchir ? Un premier pas vers une forme de sagesse.

Il découle ainsi de la pression sociale et de son impact sur nos gentils gangsters, une belle parabole sur le monde contemporain. D’ailleurs, le film aurait pu se pencher un peu plus sur les transformations du groupe pour mettre en lumière le temps et la volonté nécessaires pour faire évoluer les mentalités. Il n’en reste pas moins une magnifique animation qui illustre son sujet avec une surprenante profondeur.

Pierre Perifel n’est pas là pour pointer du doigt, au contraire, et de ne jamais être vraiment manichéen, le long métrage sortira certainement du lot. «Les Bad Guys» offre en effet une précieuse critique de la société, inspirante lorsqu’elle permet de briser les clichés. Enfin, non content d’être intelligent, le long métrage de l’animateur français aura de quoi divertir petits et grands.

(Adapté de l’allemand par Théo Metais et Maxime Maynard)

08.04.2022

4.5

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Commentaires

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Eric2017

il y a 2 ans

On est très loin des DA qui m'ont fait rêver et dont la morale finale était très importante. Dans ce film, je n'y ai ressenti que du stress, de la vitesse, des cascades rien de bien folichon et surtout rien qui fait rêver. Ces animaux sont mal utilisés et surtout je n'ai pas ri et les enfants présents dans la salle non plus. Très décevant! (F-10.04.22)Voir plus


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