Venom: Let There Be Carnage Chine, Etats-Unis 2020 – 97min.

Critique du film

Un carnage de A à Z

Emma Raposo
Critique du film: Emma Raposo

Après le premier chapitre dirigé par Ruben Fleischer, un succès au box-office mondial en 2018, Venom est de retour, cette fois sous les ordres d’Andy Serkis. Dans cette suite de l’antihéros Marvel, Tom Hardy affronte un Woody Harrelson plus déjanté que jamais. Pas suffisant pourtant pour garder le film à flot.

On les retrouve exactement là où on les avait laissés : Eddie Brock (Tom Hardy) et Venom, son pote symbiote, sont désormais colocataires… du même corps. Et la cohabitation relève plus d’une bourrasque en plein mois de janvier que d’une douce brise venant taquiner les cheveux un soir d’été. Alors que l’un est désespérément à la recherche de cervelles humaines à se mettre sous la dent, l’autre refuse en bloc de tuer qui que ce soit, et inflige à celui qui squatte sa carcasse des poules et du chocolat en guise de casse-croûte. Tout ceci crée bien évidemment quelques tensions au sein du binôme.

En quête d’un nouveau challenge qui lui permettrait de remettre sa carrière journalistique sur les rails, Eddie accepte de rencontrer Cletus Kasady (Woody Harrelson), un tueur en série de la pire espèce. Mais au cours d’une des visites, le tueur mord le reporter et devient à son tour hôte d’un alien symbiote grâce au sang d’Eddie. Carnage est né et compte bien se venger de certaines personnes.

L’univers Marvel, juteux terrain de jeu pour les sociétés de production, ne cesse de cracher des superhéros et antihéros en tous genres pour des films de qualité inégale. Certes, la machine est bien huilée et squatte quasi systématiquement les premières places du box-office mondial, à l’image de la série de films des Avengers, et c’est à se demander comment un tel phénomène est possible au vu de la pauvreté de certains scénarios. Venom : Let There Be Carnage en est le parfait exemple.

Le personnage imaginé par David Michelinie et Todd McFarlane dans les années 80 en prend un coup dans le métrage signé Andy Serkis. Célèbre pour avoir prêté ses traits à l’inoubliable Gollum dans Le Seigneur des Anneaux, le réalisateur britannique propose un film aux airs de « buddy movie », où rien n’est fait et tout reste à faire. Une histoire bancale, des dialogues insipides, un humour pauvre et des effets spéciaux, dont on peut se demander s’ils ont bien été réalisés dans cette décennie, ne laissent que peu de chance à la très bonne brochette d’acteurs et actrices, composée notamment de Tom Hardy, Stephen Graham, Naomie Harris et Michelle Williams, subissant un scénario aussi plat qu’inconsistant.

Et que dire de Woody Harrelson ? Au mieux de sa forme, il nous avait habitués à des performances épiques. Ici, l’acteur, succédant dans la peau du vilain à Drake, interprété par Riz Ahmed, lâche (trop) les chevaux au risque de surjouer la partition du fou allié. Tout ceci laisse songeur quant à un troisième chapitre des aventures de Venom qui devrait très logiquement voir le jour dans un futur pas si lointain.

20.10.2021

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