Critique du film
Une vie nocturne
L’artiste-réalisatrice Anna Vaz présente un long-métrage animalier, plongé dans les rues de la capitale brésilienne.
En français, l’expression «nuit américaine» consiste à filmer de jour des scènes se déroulant la nuit grâce à l’utilisation de filtres. Dans le film de la Brésilienne Ana Vaz, les animaux sont poussés hors de leurs territoires naturels. La frénésie dévorante des humains grignoteurs d’espace les contraints de s’adapter à la vie urbaine de Brasília. Entièrement tourné en nuit américaine, le film redéfinit les frontières entre l’homme et l’animal. Qui, des deux, a envahi le territoire de l’autre?
Le film a également été conçu comme installation artistique prévue pour les musées dans une version raccourcie sur trois écrans. Il a été entièrement tourné en pellicule 16mm périmée, accentuant le grain de l’image, avec des couleurs d’origine aux teintes modifiées. Même si «É Noite na América» n’aura pas de sortie commerciale, il offre une seconde vie à de la pellicule considérée comme inutilisable. Cela devient en soi un geste fort et original qui à lui seul mérite que l’on s’y intéresse.
(75e Locarno Film Festival)
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