Petit film de science-fiction mêlant dinosaures et vaisseaux spatiaux, «65 : La Terre d’avant» se fend d’un concept alléchant.

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Forcé d’accepter un job l’envoyant dans un long voyage galactique pour avoir l’argent nécessaire à soigner sa fille, Mills (Adam Driver) rencontre un nuage d’astéroïdes. Violemment percuté, il précipite son vaisseau ainsi que le personnel cryogénisé qu’il contient à la surface d’une planète encore inconnue. Elle se révèlera être la Terre, il y a 65 millions d’années, tandis que sa surface est peuplée d’insectes géants, de dinosaures et d’une nature résolument hostile.

Duo à l’origine de l’écriture de « Sans un bruit » (2018) et à la réalisation d’une poignée de films d’horreur plus méconnus, Scott Beck et Bryan Woods s’allient avec Sam Raimi au poste de producteur pour créer ce film de SF d’une durée réjouissante. Là où tous les gros blockbusters tendent à s’allonger (parfois à outrance), « 65 : La Terre d’avant » se contente d’une petite heure et demie. Et vu cette équipe, accompagnée d’Adam Driver en rôle principal et d’un budget confortable de plus de 90 millions de dollars, le long-métrage semblait prometteur. Il ne faudra pourtant pas aller plus loin que la première scène d’exposition pour que les espoirs s’envolent. Filmage de télénovela rosâtre sur une plage quelconque, où l’on comprend le principal enjeu du scénario : rapporter de l’argent pour soigner la fille de Mills, malade.

Un enjeu qui, étrangement, s’envole avant le milieu du film, remplacé par la présence d’une autre fillette (Ariana Greenblatt), survivante de la catastrophe aérienne. S'ensuit un film décapité, où l’on accompagne Mills et cette fille adoptive à travers leur trajet linéaire entre le lieu du crash et un improbable vaisseau de secours, écrasé plus loin sur une montagne. Effets spéciaux relativement plats, designs de créatures souvent douteux (les ptérosaures semblent encore être une ébauche de dessin numérique) et incrustations terriblement inconsistantes, « 65 : La Terre d’avant » patauge. S’il reste compliqué de lui pardonner un nombre incalculable d’invraisemblances, le film aurait pu rester un pur divertissement décérébré. Il aurait fallu pour cela qu’il se déleste de trop nombreux passages mièvres qui parasitent le pur plaisir de voir une série B régressive, mais amusante.