Ambulance Etats-Unis 2022 – 136min.
Critique du film
Une prise d’otages sous très haute tension
Michael Bay prend les reines d’un braquage surgonflé et d’une prise d’otages à bord d’une ambulance incontrôlable. Les amatrices et amateurs d’un cinéma en retenue n’auront qu’à bien se tenir.
Michael Bay marche dans les pas sacrés de Michael Mann et de son emblématique Heat, qui redéfinissait le genre du braquage en 1995, et offre aux excellents Jake Gyllenhaal (Spider-Man: Far From Home) et Yahya Abdul-Mateen II (Candyman) l’occasion de s’en donner à cœur joie. Ambiance récréative et des lignes de dialogues régressives; Ambulance fera certainement trembler le test de Bechdel et dévoile une galerie de personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres. Un genre qui surfe sur les sempiternels clichés de la communauté hispanique ; et si tout le monde semble profiter d’un moment de détente en jouant au tir à la carabine dans les rues de Los Angeles, à trop esthétiser les apparitions d’Eiza González à l’écran, Michael Bay démontre sa malheureuse incapacité à développer un personnage féminin au-delà de son regard masculin et manque de développer ce que son personnage avait pourtant à nous offrir.
Après avoir essuyé de nombreuses critiques, notamment au sujet de sa collaboration avec Megan Fox dans la saga Transformers, il se dégage une impression de mea culpa hollywoodien, même dans ses tentatives d’inclusivité. Mais Michael Bay met tout le monde en boite et l’indélicatesse évidente profite étonnamment au charme bien juteux du blockbuster du dimanche soir. Ainsi se mêlent les souvenirs des GTA, Fast and Furious, et autres séries télévisées américaines des années 2000, dans un jargon visuel et sonore des plus indigestes. La caméra n’en finit plus de virevolter et de glisser le long des façades art-déco de la ville et le cinéaste oublie même de couper le cascadeur de Jake Gyllenhaal à l’écran. Ambulance est un film assez ingrat, nauséeux presque, et qui pourtant fonctionne. D’avoir sorti l'artillerie lourde, une ambulance que rien n’arrête, un duo d’antagonistes psychotiques et attachants et une armada de Dodge qui ronfle comme des lions, Michael Mann signe une prise d’otages impeccablement tenue d’environ deux heures et qui ne laissera personne indemne.
Entre les lignes, un discours sur les vétérans afro-américains, les laissés-pour-compte de l’armée américaine et un hommage finalement au personnel soignant et une critique d’un système de santé encrouté jusqu’à la moelle. Teinté d’un patriotisme intempestif, Michael Bay raconte finalement aussi quelque chose du déterminisme et de la condition de celles et ceux qui sont obligés de voler dans les plumes des banques pour se faire entendre. Ses personnages ont du cœur et il nous le dit plutôt deux fois qu’une. Si la morale s’écrit au marqueur, Michael Bay grossit les traits de quelques vérités contemporaines. Alors sans doute faut-il simplement apprendre à fermer les yeux pour distiller l’essentiel.
Votre note
Commentaires
Décidément c'était pour moi un dimanche cinéma raté ! J'ai choisi ambulance comme deuxième film. Filmé à toute vitesse et probablement beaucoup de scènes avec un drone, ce film est pénible à regarder, donne le tournis, voyant que chaque plan ne dépasse que très rarement 3-4 secondes. Beaucoup de gros plans, de voitures embouties, de coups de feu, de corps laissés pour morts, Rambo est largement dépassé sur le nombre laissé derrière ce hold-up raté, bref ajouté à cela un scénario d'une rare pauvreté, c'est finalement plus de 120 minutes pénibles. (F-10.04.22)… Voir plus
3.75: Gang of brothers
Los Angeles: Will ayant besoin d’argent demande l’aide de Danny. Ce dernier véritable perle dans les braquages pense pouvoir facilement braquer la banque centrale et ainsi aider sa famille. C’était sans compter sur un policier blessé durant la fusillade suivant le hold-up et Cam, l’ambulancière venue le secourir qui ne se trouvaient pas au bon endroit au bon moment.
Le voici ce retour de Michael Bay qui après une parenthèse guerrière revenait en salles avec ce remake inconnu. Une sacrée détonation.
Si vous connaissez la filmographie de Bay, vous n’échapperez pas au trio patriotique action et humour satirique. Mais autant je rentrais en salles en me demandant bien si ces nouveaux Bad Boys malgré eux allaient provoquer l’Armageddon rocailleux, autant je n’ai pas vu passer les deux heures 15 et cette visite guidée des autoroutes de la cité californienne s’avère fort agréable avec une « magnifique » séquence chirurgicale qui n’en a rien sur un plan médical mais qui fera bien sourire; une héroïne en soi qui après avoir raté sa vocation médicale (et heureusement) va s’avérer bien meilleure ambulancière et avec le duo fratricide qui pourrait bien sauter.
Si besoin de relâchement, expérience à recommander… Voir plus
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