Armageddon Time Brésil, Etats-Unis 2022 – 114min.
Communiqué de presse
Armageddon Time
Années 1980. Paul grandit dans le Queens, à New York, au sein d’une famille d’origine juive. Au lieu de se concentrer sur ses études, il préfère peindre et dessiner. Seul son grand-père soutient ses ambitions artistiques. Paul et son meilleur ami Johnny, un Afro-Américain, font ensemble les 400 coups. Jusqu’à ce que les parents de Paul décident de placer leur enfant en école privée. Le réalisateur James Gray fait de son drame autobiographique ARMAGEDDON TIME une parabole sur le racisme et l’inégalité des chances qui règnent aujourd’hui encore aux États-Unis. Anthony Hopkins y brille dans le rôle du grand-père aux côtés d’Anne Hathaway et de Jeremy Strong.
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“La fin de l’innocence”
A l’école, le jeune Paul se distingue par l’impertinence de ses dessins. Ainsi se lie-t-il d’amitié avec Johnny, un camarade afro-américain souvent collé lui aussi. Nous sommes dans le Queens de 1980. Les États-Unis sont en train de changer.
L’Armageddon biblique se définit comme le lieu de la bataille finale entre le bien et le mal. Alors que Ronald Reagan est sur le point d’être élu, Paul apprend à s’endurcir sous les pressions familiales, les contraintes scolaires et les injustices sociales. C’est déjà la fin de l’enfance, la fin de l’innocence.
Poussé par un élan très autobiographique, James Gray retourne dans ces années charnières qui marquent une rupture existentielle et nationale. Au sein de cette famille d’origine juive ashkénaze, on se bat, quitte à user du ceinturon, pour que les précieux fils bénéficient d’une meilleure éducation : « Je ne veux pas que tu sois comme moi, dit le père, mais que tu fasses mieux que moi ! » Selon lui, le salut ne peut venir que de l’école privée et de son discours de réussite capitalisant l’argent et le travail, plutôt que l’artistique. Le clan Trump est déjà en place et relie l’époque à celle d’aujourd’hui. Quant à l’égalité des chances, elle n’est qu’utopique, une peau blanche, comme en musique, valant deux noires. Dans cette reconstitution appliquée à la réalisation discrète, c’est la mélancolie qui teinte les souvenirs. Le convaincant Michael Banks Repeta offre à Paul ses poils de carotte et taches de rousseur. Le film reste toujours à sa hauteur. Sous ses airs angéliques, le petit garnement se permet quelque 400 coups, mêlant provocation et naïveté. Ses rêves de fuite vers une Floride clichée ne sont qu’illusion. Il faudra tout l’amour et la sagesse d’un grand-père ayant échappé aux pogroms – Anthony Hopkins touchant – pour lui inculquer des valeurs morales et faire de lui un Mensch.
(7/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 1 an
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