À 33 ans, un homme blanc et un autre à la peau foncée, apparemment sans rien en commun, apprennent qu’ils sont jumeaux. Jouant sur les cordes ethniques et sociales, le film enchaîne gags et malentendus au fur et à mesure qu’ils apprennent à se connaître.

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Un jumeau noir, l’autre blanc : les chances pour que cela arrive sont d’une sur un million, nous apprend le film. D’après le Dr Jim Wilson, généticien à l’Université d’Édimbourg, le phénomène est davantage susceptible de se produire lorsque l’un des parents est originaire des Caraïbes. Et l’histoire derrière n’a rien de drôle : à l’époque de l’esclavage, de nombreuses femmes esclaves étaient victimes de viols de «planteurs», ou propriétaires de plantations. C’est ainsi que de l’ADN européen a été introduit dans le patrimoine génétique noir.

À des années-lumière de ce pan de l’histoire, le film pose d’emblée sa genèse : dès les premières minutes, le ressort comique se fait manifeste. La rareté génétique donne le prétexte au récit. Ce sont les différences de peau, d’environnement et de valeurs qui, comme le jour et la nuit, vont donner lieu, de manière complètement attendue, à quelques quiproquos et une avalanche de gags. Sur fond d’humour potache ne reniant en rien celui de la trilogie de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? s’enchaînent les clichés et personnages unidimensionnels.

Linéaire et sans surprises, la narration étouffe de toutes parts sous les bons sentiments. Au milieu des poncifs galopants, quelques acteurs tirent cependant leur épingle du jeu. Dans le rôle d’Anthony, le jumeau à la peau foncée issu d’un milieu populaire, l’acteur et humoriste Ahmed Sylla, une fois hors carcan, laisse présager de belles performances. Jean-Luc Bideau, en résident d’EMS récalcitrant et père adoptif d’Anthony, n’a rien perdu de sa gouaille : ses admirateurs apprécieront. Hélas, ces prestations à elles seules ne suffisent pas à lester le film, qu’il vaut mieux réserver à une fin de semaine fatiguée.