TÁR Etats-Unis 2022 – 158min.

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40 Avis des internautes

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Commentaires

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TOSCANE

il y a 1 an

Un film sombre, complexe, mais grandiose, où irradie Cate Blanchett sublime névrosée, qui nous entraîne dans un engrenage de jeux de pouvoirs, de harcèlements, et de raison perdue. Film mystérieux qui commence par une musique indéchiffrable, jamais entendue. La mise en scène est brillante. Je ne m’attendais pas à retrouver Noémie Merlant dans le rôle de Francesca, magnifique actrice dans « Portrait de la Jeune fille en feu », et Nina Hoss, « Barbara » toujours émouvante dans un jeu de tendre humanité. On apprend que Lydia Tär est née dans un milieu plus que modeste. La caméra s’attarde un court moment sur un membre de sa famille qui commente trivialement sa visite. On peut mieux comprendre son goût pour le luxe discret des habits bien coupés, des étoffes soyeuses et des appartements chics. Jusqu’aux dernières images, inattendues, où l’on retrouve Lydia ailleurs, dans un autre Monde.Voir plus


vincenzobino

il y a 1 an

4.25: La folle histoire de la baguette
Lydia Tar est l’un des plus prestigieux chefs d’orchestre du XXIEME siècle. Établie à Berlin, elle prépare une représentation de la cinquième symphonie de Mahler mais de vieux démons et un style de vie particulier pourraient compromettre cette représentation.
La voici cette annoncée expérience forte sur l’art de diriger les autres et se négliger. Une déroutante expérience.
Être Maestro implique de savoir diriger sa vie : d’une part sur un plan professionnel mais également privé. Et l’illustration de l’orientation sexuelle de Lydia ainsi que des comportements étranges ne faisant pas bon ménage va envenimer sa vie.
Celle du spectateur durant cette séance va tout d’abord être interrogative par la forme du générique inaugural laissant supposer un commencement par la fin, suivi d’une première courte hallucination. Au fil du film, la séance psychologique va monter crescendo de manière brillante sur ses trois premiers quarts de film où la face cachée de Lydia va vous rappeler une danseuse étoile se transformant en cygne et nous offrir une nouvelle brillante étude comportementale avec des personnages réels ou imaginaires brillamment écrits.
Mais est-ce du à une envie de trop bien faire, le dénouement, remarquable et implacable sur un plan éthique est trop vite évoqué ce qui est un petit comble en pensant au rythme digne de l’œuvre de Mahler et perso, cinq minutes de plus sur ce dénouement ne m’aurait pas gêné.
Si Lydia perd petit à petit le contrôle de sa vie, Cate Blanchett ne perd jamais son jeu: nouvelle performance hallucinante et j’aimerais bien être une petite souris pour l’observer à sa première vision du rôle où elle excelle à nouveau avec des expressions de visage incroyables.
Le film s’adresse essentiellement aux amateurs de séance psychologique mais ici également aux connaisseur/se-s du monde orchestral ayant de l’oreille pour notamment apprécier certaines prestations parfaitement en accord avec la thématique, notamment la force de Mahler et ce respect de rythme incroyable.
A recommander
PS: mon titre fait référence à l’une des idoles de Lydia dont elle s’inspire malgré elle.Voir plus


Eric2017

il y a 1 an

Cette descente aux enfers est beaucoup trop longue en ce qui me concerne. Tout y est feutré et le son est presque en permanence étouffé. Un son très faible presque "silencieux". Des scènes brèves qui m'ont gênés car au final elles me sont restées incompréhensibles. La performance de Cate Blanchett ne m'a pas suffit pour apprécier ce film. (G-01.02.23)Voir plus


CineFiliK

il y a 1 an

“Maestro”

Lydia Tár est une cheffe d’orchestre reconnue à l’internationale. Adulée et respectée par ses pairs, elle devient la première femme titularisée à Berlin. Mais quand on atteint le sommet de sa carrière, plus longue et lourde sera la chute.

Dans la chambre de sa petite fille, qui a aligné ses peluches comme dans une salle de concert, Lydia lui explique qu’il ne peut y avoir qu’un seul dirigeant et qu’un orchestre n’a rien d’une démocratie. Sur le podium, Tár domine son monde et le mène à la baguette, capable d’arrêter le temps d’un seul geste. Son statut lui donne un pouvoir symbolique de vie ou de mort sur les musiciens. Elle illumine insidieusement certains ou plutôt certaines en en laissant d’autres dans l’ombre. Mais même les colosses les plus puissants ont des pieds d’argile. Chantage affectif, réseaux sociaux, wokisme, il suffit d’une fausse note pour que dissone la symphonie fantastique.

Il n’y avait que Cate Blanchett pour endosser un tel rôle, n’hésitant pas à apprendre le métier, l’allemand et le piano pour être crédible. Voix rauque, tailleur cintré et chemise d’homme, l’Australo-américaine incarne une créature androgyne, quasi divine, de plus en plus insaisissable. Percluse de TOC avant de monter sur scène, frappant l’air derrière son pupitre comme sur son punching-ball, les performances de Lydia Tár prennent les allures d’un sport de combat. Peu aimable, froid comme le béton de son bunker berlinois, le personnage en devient même menaçant, prêt à punir également les petites filles. Si bien que quand elle perd le contrôle, ce n’est pas de l’empathie que l’on ressent pour elle, mais une certaine fascination.

La mise en scène de Todd Fields est également remarquable. Son sens du cadre, la géométrie des images, le montage dynamique et la durée de ses plans impressionnent. L’homme semble s’amuser à dérouter son public : logo Universal daté et générique final placé au début sur un chant ethnique ne peuvent que surprendre. Après avoir énuméré le CV long comme le bras de la cheffe interviewée, le film prend les allures d’une conférence sur la musicologie aux références que seuls les spécialistes pourront pleinement saisir. De quoi refroidir les moins tenaces. Mais son sens du bizarre finit par nous envenimer, transformant un son obsédant, le métronome, la séance de jogging, une violoncelliste très sûre d’elle ou une voisine insistante en éléments inquiétants. L’héroïne de plus en plus schizophrène en vient à descendre dans les limbes, longeant un Styx ruisselant avant qu’un cerbère ne la chasse. Dans la jungle thaïlandaise, sa destinée touche maintenant à l’Apocalypse, marquée par des femmes sur ordonnance et un public extraterrestre. On pense parfois au cygne noir de Darren Aronofsky qui finissait par se noyer dans sa réalité. Lydia Tár, les yeux grands ouverts, est hantée par les cauchemars, les fantasmes et les fantômes.

(7.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


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