Tirailleurs France, Sénégal 2022 – 100min.

Critique du film

Omar Sy rend hommage aux tirailleurs sénégalais

Critique du film: Marine Guillain

Après avoir été présenté au dernier Festival de Cannes, le drame historique mis en scène par Mathieu Vadepied et produit par l’acteur franco-sénégalais débarque enfin sur les écrans romands.

En 1917, en pleine Guerre mondiale, le jeune Thierno (Alassane Diong) est recruté de force par l’armée française, comme des milliers d’autres Sénégalais. Simple agriculteur, il doit s’investir dans un combat qui n’est pas le sien. Son père, Bakary Diallo (Omar Sy), s’enrôle alors, prêt à tout pour l’arracher à la guerre et le ramener sain et sauf à la maison. Envoyés au front, les deux hommes vont se serrer les coudes comme ils le peuvent pour affronter tranchées, attaques, bombes et morts…

Lors de la Première Guerre mondiale, quelque 200’000 Africains ont combattu aux côtés des poilus. Parmi eux, 30’000 ne sont jamais revenus des champs de bataille, sans compter les blessés et les invalides. L’histoire vraie et méconnue de ces tirailleurs dits «sénégalais» (venus du Sénégal, mais aussi de toute l’Afrique) a touché en plein cœur tant le réalisateur Mathieu Vadepied qu’Omar Sy, qui produit le film. «C’est important de rendre hommage à ces soldats oubliés, de rappeler qu'ils ont été là, lance le comédien de 44 ans, que l’on retrouvera cette année dans la troisième partie de «Lupin», sur Netflix. «C'est aussi une manière de reconnecter ces deux pays qui me sont chers, et qui ont une histoire commune très ancienne.»

Omar Sy et Mathieu Vadepied se sont rencontrés sur le tournage d’«Intouchables» en 2011, où le second était directeur artistique. C’est à ce moment qu’ils ont évoqué pour la première fois l’idée du long métrage qui a donc mis plus de dix ans à voir le jour! «Au début ce n'était qu'une petite idée, puis l'envie a grandi, le scénario s'est développé... Aujourd’hui, j'ai l'impression de participer à quelque chose pour l'apaisement et la réconciliation», confie le chouchou du cinéma français. «Tirailleurs» est le premier film qu’il tourne où il ne s’exprime uniquement en peul, sa langue paternelle.

Présenté en ouverture de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, le long métrage sans éclat ni fausse note se regarde facilement. Ni moralisateur, ni sensationnaliste, il se veut essentiellement accessible et pédagogique. Somme toute assez classique et prévisible, «Tirailleurs» a beau mettre au centre de cette guerre une relation d’amour forte entre un père et son fils, il évite habilement de tomber dans le pathos.

03.01.2023

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 1 an

“Casques noirs”

Sénégal, 1917. Bakary, n’ayant pu empêcher l’enrôlement forcé de son fils Thierno, s’engage à ses côtés sous la bannière tricolore. Tous deux se retrouveront bientôt dans le supplice de Verdun.

« Après cette bataille, vous ne serez plus des indigènes, mais des Français ! » hurle-t-on pour galvaniser les troupes. Petit rappel du film de Rachid Bouchareb sur les soldats nord-africains mobilisés lors de la Seconde Guerre mondiale ? Le discours ici défendu s’en rapproche avec cette volonté intrinsèque et justifiée de reconnaissance.

Vif et direct, Tirailleurs ne perd pas de temps pour poser la situation et emmener malgré eux protagonistes et spectateurs sur le terrain. Dans l’enfer des tranchées, les moyens limités empêchant les plans larges, la caméra colle au plus près des combattants, décuplant un aspect immersif et tendu. Sursauts garantis à chaque explosion. L’usage de la langue peul participe également à la crédibilité de l’ensemble. Quelque peu programmatique, le scénario perd de sa puissance narrative sur la longueur même si le renversement hiérarchique entre père et fils est bien trouvé. Face au charisme imposant d’Omar Sy, très impliqué, le jeune Alassane Diong, neveu de l’acteur, paraît parfois trop tendre dans son rôle de chef si fier de ses rouges galons.

S’il ne révolutionne pas le genre, le film a le mérite d’exister. La sincérité de ce travail de mémoire rend hommage à ceux qui, arrachés aux colonies, ont défendu la France. Noirs, comme le souvenir.

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


vincenzobino

il y a 1 an

2.5: L’inconnu du Sud express
1916, Sénégal : Thierno et son père Bakary sont enrôlés de force et envoyés à Verdun sur le front. Si Thierno est remarqué par le lieutenant Chambreau, fils du général chef de section, qui en fait son caporal, Bakary ne pense qu’à fuir et déserter.
Le voici ce compte-rendu des choquantes conditions d’enrôlement de nombre de paysans africains pour servir la Nation, ce message semblant clair a du mal à convaincre.
Il y avait pourtant tout pour bien faire : un sujet en or, une sorte de reconnaissance à chercher et une évocation concrète de ce que « la vie et rien d’autre » évoquait déjà.
Las, cette information finale survient bien trop tard pour susciter de l’empathie envers ces engagés de force. La faute à un manque de spectaculaire et d’émotion, tel que Indigènes, par exemple, procurait. Des séquences incomplètes manquant d’intensité et un faux rythme qui ne sert la cause, ni des pro ni je pense des anti-armée.
Malgré la magnifique musique de Desplat et l’excellente interprétation d’Omar et surtout d’Alassane Diong, la tentative de rendre célèbre cet inconnu manque sa cible.
A vous de voir...Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


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