Critique du film
La parole libérée
Dans un cottage au bord d’un lac, trois femmes font le récit de leur sexualité particulière. Le nouveau film de Denis Côté.
Cinéaste prolifique et discret, le canadien Denis Côté présentait en 2018 à Berlin Ghost Town Anthology, et Hygiéne Sociale en 2021. À l’orée du surnaturel, voilà qu’il présente Un été comme ça, un film complexe sur l’histoire de trois jeunes femmes, maladivement accros au sexe, des hypersexuelles comme ils disent, et qui se retrouvent, 26 jours durant, pour une cure au bord d’un lac. Une psychologue venue de Düsseldorf les accompagne. Sorte de huis-clos pour accoucher des confidences les plus douloureuses, l’une parle des attouchements de son père, l’autre d’expériences traumatisantes. Les jeunes femmes font étal de leurs traumas, de leurs envies insatiables et de leurs pensées incontrôlables. Ici personne ne juge, la parole est libérée. Denis Côté aime les études, et il le prouve une nouvelle fois avec Un été comme ça. Un film lavé de ses apparats ; une réalisation crue où la caméra, au plus près de l’intime, lève le voile sur bien des tabous. Un été comme ça recèle de vérités brutes et pose la question des rapports de force, du prédateur. Le canadien est un cinéaste à part, ses sujets le sont aussi.
(Berlinale 2022)
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