Une comédie romantique France 2022 – 98min.

Critique du film

L’insouciance pour fantasme et impasse

Critique du film: Eleo Billet

Après avoir collaboré avec Alex Lutz au scénario de Guy (2018), Thibault Segouin le choisit pour incarner un éternel baroudeur mélomane que son ex-partenaire met face à ses responsabilités de père, dans sa première réalisation douce-amère.

De retour à Paris après avoir disparu du jour au lendemain, César (Alex Lutz) resurgit dans la vie de son ancienne compagne Salomé (Golshifteh Farahani). Lorsqu’elle refuse de lui ouvrir, mais lui apprend qu’il est père d’une petite fille, César va tenter de se racheter. À force de déambuler entre l’appartement de son frère (Olivier Chantreau) et de sa partenaire (Lucie Debay), le bar d’Ammad (Slimane Dazi) et Montmartre où il joue dans la rue, César laisse sa peur de l’engagement le rattraper et manque une nouvelle fois de blesser ses proches et de tout perdre.

César a tout du antihéros, passablement agaçant, entre son inconséquence et sa capacité comique à se sortir des pires situations et mensonges sans égratignure ou presque. Pourtant, il se révèle aussi touchant avec ses rêves de musique et sa volonté renouvelée d’être un compagnon à la hauteur pour Salomé. Le personnage d’Alex Lutz connaît une lente évolution, car Thibault Segouin le rend spectateur de sa propre vie pour mettre en lumière d’autres abandonnés, des décors de jeunesse et ses souvenirs filmés à grand renfort de nostalgie. Face à une galerie de personnages attachants, parmi lesquels un Tchéky Karyo surprenant, et l’amour paternel qui bourgeonne, César se retrouve acculé, tandis que la crainte d’un dénouement plus réaliste que merveilleux s’essouffle à mesure que ces situations se répètent.

Le chômage et les désillusions subsistent dans le Paris de Une comédie romantique, sauf qu’il semble hors-du-temps, comme surgi de l’esprit de César de par son éclairage aux couleurs pétantes et les compositions en leitmotiv qui le traversent. Face à ce fantôme, Salomé s’affirme alors en personnage central que Golshifteh Farahani dote par son jeu d’un héritage et d’une force de caractère qui l’éloignent d’autant des amantes de cinéma produit d’imaginaires masculins.

Empli de malice et de poésie, à la faveur d’une visite dans une France miniaturisée ou d’un plan statique qui libère ses personnages, le cinéma de Thibault Segouin s’appuie sur une formule essorée pour s’approprier les codes de la romance et les réenchanter avec habileté.

24.11.2022

3.5

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Commentaires

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Eric2017

il y a 1 an

Rien de bien nouveau avec cette comédie romantique. Néanmoins ça reste regardable avec en plus des magnifiques prises de vue de Montmartre. Si dans la première partie les mensonges de César deviennent agaçants, son histoire avec Salomé nous donne envie d'enlever sa bien aimée pour passer quelques jours en amoureux. Au final un film léger et très agréable. (G27.11.22)Voir plus


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