Bonne conduite France 2023 – 94min.
Critique du film
Une comédie néo-noir qui dégomme les chauffards
Vengeance et prévention routière au programme de «Bonne Conduite», une comédie débridée qui marche à plein gaz.
En Bretagne, Pauline (Laure Calamy) travaille comme animatrice de stages de récupération de points. Ancienne psychologue reconvertie après un drame, elle voit défiler un nombre considérable de chauffards, d’amateurs de belles cylindrées, de V10 et de ceintures détachées. Bref, un vivier d’imbéciles très inspirant pour Pauline en quête de vengeance qui, la nuit, se transforme en serial killeuse.
Pour faire le ménage, Pauline s’est armée d’une furieuse Subaru et d’un masque à la «Spring Breakers». Sous les traits de Laure Calamy, décidément en roue libre, et toujours lumineuse, elle devient, la nuit tombée, cette justicière qui crucifie la racaille dans les faussés des nationales de Bretagne. Et alors qu’elle s’attaque à un certain Lapick (Tchéky Karyo), armateur et brigand, bientôt un cadavre calciné est retrouvé sur la plage. Voilà la préface du thriller écrit par Laurent Vayriot et Jonathan Barré.
Au cinéma, David Marsais et Grégoire Ludig ont incarné des soldats dans «La folle histoire de Max et Léon», puis des naïfs en quête de gloire dans «Les Vedettes». Aujourd’hui, les trublions du Palmashow se retrouvent enquêteurs de fortune. Une serial killeuse fait rage, et, pour l’épingler, la décontraction narbonnaise de l’un se mêle à la rigueur bretonne de l’autre.
Burlesque et antinomique, de leur tandem naîtra pourtant une équipe. Comme dans les œuvres de Peter Farrelly, ici les illuminés se révèlent à eux-mêmes et les brutes s’attendrissent le temps d’un film. Quant à Pauline, elle est en passe de dompter cette tristesse qui la ronge et, qui sait, de refaire sa vie… Mais d’abord, il lui faut se dépatouiller du pétrin dans lequel elle s’est enfouie.
À grand renfort de synthétiseurs, de néons, de dialectes, de références cinéphiles (parmi lesquelles Alfred Hitchcock ou Bryan Singer) et de stéréotypes en tout genre, «Bonne Conduite» s’arc-boute à «Mindhunter», «Drive», et «Cette musique ne joue pour personne». Dans le Quimper natal du cinéaste Jonathan Barré, l’humour se met au service d’une vive distribution de torgnoles attribuées aux têtes brulées de l’asphalte et autres «mecs qui roulent en BM» des chansons de Didier Super. Pour son troisième long-métrage, Jonathan Barré paraphe aussi un touchant message sur le deuil et la rédemption.
Il y avait là du travail, et la mission est rondement menée. Bien plus proche de Quentin Dupieux et de Edgar Wright que de la bande à Philippe Lacheau, la formule vengeance et prévention routière était aussi absurde qu'inattendue. Alors, loin de laisser un souvenir impérissable et aussi légère soit-elle, «Bonne Conduite» sera néanmoins à glisser parmi les étagères de ces comédies intelligentes et bigrement rafraîchissantes.
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Commentaires
Niaiserie franchouillarde bourrée d'invraissemblances et de "bons mots" qui tombent à plat. Comment Laure Calamy a-t-elle pu aller se fourrer dans ce cul-de-sac ? Zéro de conduite, circulez, y' a rien à voir !!!
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