À 57 ans, Nicolas Nicloux («La Tour», «Thalasso») projette Fabrice Lucchini en père en deuil, dans une quête inopinée. Dans une comédie où l’on pourrait s’attendre à un alignement de clichés sur la gestation pour autrui, le scénario tire son épingle du jeu grâce à l’équilibre entre les points de vue, portés par deux générations.

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Ébéniste de métier, Joseph (Fabrice Lucchini) passe ses journées dans son atelier. Proche de sa fille Aude (Maude Wyler), une tragédie vient bouleverser son quotidien. L’avion dans lequel son fils revenait de vacances s’est crashé. Sa disparition entraîne également celle de son compagnon. Après le deuil, une inconnue demeure. Le couple avait engagé une procédure de GPA en Belgique, mais pour des raisons de confidentialité, il est impossible de rentrer en contact avec la mère porteuse. Joseph décide alors de tout mettre en œuvre pour rencontrer Ava (Juliette Metten), qui portait cet enfant.

Autocentré sur le rôle de Fabrice Lucchini, le scénario laisse la part belle au célèbre orateur français. Dans le registre du bourgeois réactionnaire qui ne déroge pas de ses rôles habituels («Un homme pressé», «Un homme heureux»), Lucchini excelle dans les situations cocasses, sans pour autant s’enfoncer dans les clichés. Quant au personnage d’Ava qui d’emblée est perçu comme attiré par des perspectives financières (la PMA est gratuite en Belgique, mais le couple avait décidé de rétribuer la mère en échange de son acte), c’est finalement pour développer une relation plus complexe à cet enfant qu’elle porte. Ainsi, les personnages ne demeurent pas dans des stéréotypes, ce qui permet d’atténuer les perceptions des protagonistes.

Tout en restant une comédie prenant certaines facilités sur son déroulement narratif (la résolution s’impose trop aisément comparé aux éléments développés précédemment), «La Petite» offre un regard critique sur une thématique rarement abordée dans ce genre.