«En eaux (très) troubles» est la suite dont personne n'avait vraiment besoin. Après «En eaux troubles» en 2018, le film de Ben Wheatley est tellement mauvais qu'il en devient amusant. Autrement dit : un parfait "guilty pleasure".

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Jonas Taylor et ses collègues font partie d'une équipe de recherche qui explore une fosse dans les profondeurs de l'océan. Avides des secrets qu’elle recèle, ils ignorent qu’une mauvaise surprise les attend. Une fois la barrière franchie, ce n'est pas un mégalodon, mais toute une horde de requins titanesques qu’ils délivrent. Et les bestioles préhistoriques sont - bien évidemment - très affamés.

«En eaux (très) troubles» est un film dont on savait à l’avance qu’il ne serait pas fameux et le réalisateur Ben Wheatley en était certainement conscient. D'ailleurs, quel choix judicieux. Avec des films comme «Kill List», «High-Rise» (ou encore «Rebecca» pour Netflix), Wheatley a surtout réalisé des films de genre, plus psychologiques que frappants. Rien dans sa filmographie ne laissait alors présager la réalisation d'un film de requins géants. Et c’est manifestement conscient de la sottise du scénario qu’il a pourtant accepté. Le réalisateur en a donc tiré le meilleur parti : «En eaux (très) troubles» est un film d'une brutale exagération.

Tout commence par une histoire inutilement compliquée, alors que la formule se résume en réalité à "Jason Statham contre les Megalodons". Le public concerné appréciera peut-être le retour de quelques personnages du premier volet, mais cela n’a que peu d'importance tant des connaissances préalables se révèlent ici totalement superflues pour apprécier ce film. D'une durée de près de deux heures, la formule mériterait d’être écourtée, surtout dans sa première moitié. Ce n’est que dans son deuxième acte que le film prend toute son ampleur, car au bal des mégalodons, s’invitent une pieuvre géante, des terroristes armés et - la belle affaire - d'autres animaux primitifs. Suffisant pour camoufler les lacunes, le film devient ici tout simplement fou. Pour le meilleur et pour le pire, passant.e.s, vous voilà prévenu.e.s, divertissant, certes, et dans la veine des nanars qui tâchent.

(Adaptée de l’allemand)