Le bien connu David Fincher poursuit son aventure sur Netflix aux côtés de l’acteur Michael Fassbender dans un thriller méthodique, adapté d’un roman graphique et présenté en compétition à la Mostra de Venise.

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Après l’agression de sa petite amie, un tueur à gages (Michael Fassbender) se donne pour mission de dénicher et d’éliminer les malfaiteurs. Froid et organisé, le tueur se met toutefois à se questionner entre chaque meurtre sur la nature de ses actes.

«The Killer» n’échappe pas à la règle : chaque nouveau film de David Fincher est un évènement dans le monde du cinéma, qu’il débarque en salles ou sur les plateformes. Il est donc peu dire que ce dernier cru était attendu au tournant sur le Lido. Indubitablement, le réalisateur de «Seven» (1996) fait preuve une fois de plus d’une maîtrise technique impressionnante, tant au niveau du placement millimétré de sa caméra que de la photographie tout en contraste d’Erik Messerschmidt. Un montage rigoureux vient mettre un point d’honneur à ce spectacle réglé comme une horloge, découpant parfaitement l’action pour la rendre d’une lisibilité et d’une fluidité à toute épreuve. À l’image de son protagoniste, froid et calculateur, Fincher a élaboré un thriller des plus efficaces, redoutable lors de ses quelques séquences d’action et de tension haletantes.

Dans un rôle presque entièrement muet, si l’on omet la voix-over quelque peu envahissante, Michael Fassbender revêt avec un naturel déconcertant le costume d’un tueur à gages intimidant, tout en s’accordant une poignée de décalages comiques impromptus, mais toujours bienvenus. En vérité, l’acteur germano-irlandais assume presque seul la responsabilité de porter le long-métrage, tant les personnages secondaires se cantonnent au mieux à de simples cibles et sont, pour ainsi dire, inexistants.

Si, de manière générale, l’introspection du tueur s’avère convaincante, le scénario n’a que peu d’intérêt en soi, hormis tisser un fil rouge reliant chaque séquence clé. De plus, ce dernier souffre d’une structure redondante qui entache malheureusement l’intérêt pour les péripéties. Outre l’aspect narratif, la musique de Trent Reznor et Atticus Ross déçoit par son caractère oubliable. Malgré le résultat tout à fait plaisant et savamment travaillé sur le plan technique, David Fincher signe une œuvre efficace, mais franchement mineure vis-à-vis de ces autres longs métrages. Petite déception, donc. Venant de sa part, on était probablement en droit d’en attendre un peu plus pour une sélection en compétition à la Mostra de Venise.

(Mostra de Venise 2023)