Anzu, Chat-fantôme France, Japon 2024 – 97min.

Critique du film

Un matou pas comme les autres

Critique du film: Marine Guillain

Après la Quinzaine des cinéastes à Cannes, le film d’animation japonais «Anzu, chat-fantôme» est en compétition à Annecy.

Après la mort de sa mère, Karin, 11 ans, se retrouve seule avec son père, un bad boy criblé de dettes. Celui-ci laisse sa fille chez son grand-père, moine d'une petite ville de province qui habite dans un temple japonais. Là, la boudeuse et effrontée Karin fait la connaissance d'Anzu, un chat au look «kawai» des plus atypiques: Anzu est un chat-fantôme, il a 37 ans et il ne meurt jamais. Il a la taille d’un humain, il parle, se déplace sur deux pattes, possède un drôle d’humour et se révèle aussi jovial que capricieux.

Si entre eux, c’est loin d’être l’amour fou, Anzu promet toutefois de veiller sur Karin. Lors d'un périple à Tokyo, tous deux tombent sur le dieu de la misère, à qui Karin demande de l’aide pour voir sa mère décédée. Voilà alors le trio dans le royaume des morts, à affronter des démons hauts en couleurs.

Après avoir été sélectionné en mai dernier à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, «Anzu, chat-fantôme» concourt cette semaine pour le Cristal du long métrage au Festival d’Annecy. Lors de la projection officielle, les cinéastes Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita ont expliqué que l’équipe était venue présenter le projet ici-même l’an passé, mais qu’il n’existait alors que cinq plans et qu’ils étaient ravis que le public puisse découvrir tous les autres plans. Ce que l’on peut dire sur ce fantasque long métrage, c’est qu’il a le mérite de sortir des sentiers battus.

Original, caractériel, burlesque: il l’est! Pourtant, malgré son humour inattendu et ses personnages improbables (champignon barbu, grenouille géante squattant un terrain de golf et autres énergumènes), ce film à l’influence évidente de Miyazaki, particulièrement du «Voyage de Chihiro», peine à convaincre. Décousu, inégal dans son rythme, «Anzu, chat-fantôme» souffre d’une trame qui se perd dans des détails anecdotiques sans parvenir à s’accrocher à un fil conducteur. Il est difficile d’éprouver de l’empathie pour les personnages, que l’on regarde évoluer de loin, sans émotion, regrettant un manque certain de profondeur dans les relations entre les uns et les autres. Dommage.

(Festival d’animation d’Annecy 2024)

13.07.2024

2.5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

Autres critiques de films

Venom: The Last Dance

Lee Miller

Anora

Smile 2