Dans la peau de Blanche Houellebecq France 2024 – 88min.
Critique du film
Quand Michel rencontre Blanche
Le réalisateur Guillaume Nicloux met une nouvelle fois en scène l'écrivain-acteur Michel Houellebecq dans son propre rôle. Mi-confus, mi-loufoque, “Dans la peau de Blanche Houellebecq” perd par moment son public, mais réussit tout de même à amuser et à intriguer.
Accompagné de son ami et garde du corps Luc (Luc Schwarz), Michel Houellebecq part pour la Guadeloupe. En effet, il est l’invité d’honneur d’un concours de sosie présidé par Blanche Gardin. Mais à la suite d’un meurtre, le séjour prend une tournure inattendue.
Après «L’Enlèvement de Michel Houellebecq» en 2014 - sorti en 2020 en Suisse -, puis «Thalasso» en 2019, le réalisateur Guillaume Nicloux met à nouveau en scène l’un de ses acteurs fétiches, Michel Houellebecq. Et, à nouveau, le résultat est un intrigant bouillon d’absurdité qui flirte allègrement avec le réel. En duo de tête, nous retrouvons donc Michel Houellebecq et Blanche Gardin dans une version alternative d’eux-mêmes. Régulièrement, leurs conversations référencent la réalité et laissent au public le soin de séparer le vrai du faux, les faits de la fiction.
Et des conversations, le long métrage en est submergé. Si les péripéties laissent imaginer un peu d’action, cette dernière reste minime au profit de long débat sur le racisme, l’indépendance de la Guadeloupe, le sexisme, l’immigration, les stéréotypes. Encore et encore, ça parle. Les délibérations s’accumulent sans forcer un point de vue unique. Entre bien pensant et politiquement incorrect, la frontière est fine et peut parfois gêner, mais les sujets intriguent et se part de naturel grâce à la spontanéité fluide de leurs échanges.
Triste, joyeux, sous emprise de la drogue ou sobre: tout le long du film, Michel Houellebecq accompagne son jeu d’une expression unique, sobre et neutre. Il semble d’ailleurs ne pas vraiment savoir que faire. Heureusement, jouer son propre rôle ne demande pas grand-chose de plus. De son côté, sans être sa meilleure performance, Blanche Gardin apporte une certaine fraîcheur qui contraste agréablement avec son partenaire à l’écran.
«Dans la peau de Blanche Houellebecq» aura surement du mal à charmer un large public, noyé sous des flots de paroles ininterrompues. Mais du long métrage émane le charme familier d’une longue soirée entre amis au rythme de débats alcoolisés. Vous prendrez bien un petit verre de Houellebecq?
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