Deadpool & Wolverine Etats-Unis 2024 – 127min.
Critique du film
Plus sanglant, plus drôle et encore plus méta
Seul film des studios Marvel amusant cette année, pour le troisième volet de la franchise Deadpool, l’écurie a mis les bouchées doubles. L’humour ras des pâquerettes de la franchise s’accompagne d’un zeste de nostalgie et, tenez-vous bien, de sensibilité, qui fonctionnent étonnamment bien.
Wade Wilson (Ryan Reynolds), connu sous le masque de Deadpool, aime se sentir important. Las de son existence solitaire, il postule sans succès pour un job chez les Avengers et les X-Men. Un jour et alors qu’il est recruté par la Time Variance Ahtority, entité en charge de contrôler les lignes temporelles du multivers, il réalise que son adhésion mettrait fin à son monde. Seul Logan, autrement appelé Wolverine (Hugh Jackman), peut venir en aide à son ami.
Bien des années se sont écoulées depuis «Deadpool 2» (2018) et le dernier film de Wolverine «Logan» (2017), à tel point que leur studio d'origine, la 20th Century Fox (qui détenait les droits des deux personnages), a entre-temps été racheté par Disney. Aussi, le fait que les deux protagonistes aient aujourd’hui accès à l’univers Marvel est l’une des blagues avec laquelle «Deadpool & Wolverine» s’amuse allégrement. Son protagoniste brise le quatrième mur et s'adresse directement au public avec des commentaires acerbes. Et pour le plus grand plaisir des spectateur·rices, rien n'est tabou. Ni la femme de Reynolds, Blake Lively, ni le divorce de Hugh Jackman, rien n’y personne n’est à l'abri.
Après les navets l’année dernière, «The Marvels» et «Ant-Man and The Wasp : Quantumania» pour n’en citer que quelques-uns, les attentes pour «Deadpool & Wolverine» étaient pour le moins élevées. Le cinéaste américain Shawn Levy livre un divertissement solide avec un faste de moyen, et qui rhabille le bien-aimé Wolverine d’un costume jaune et noir de comic, dont il avait été privé jusqu’à présent. L'alchimie entre Reynolds et Jackman est indéniable, les échanges sont drôles et les nombreuses apparitions de stars hollywoodiennes célèbres, et de certains super-héros tombés dans l'oubli, sont délicieuses.
Fort d’une bande-son composée de vieux tubes et de décors qui rappellent «Mad Max» ou la série «House of the Dragon», certes, Levy ne réinvente pas le cinéma, mais il offre aux fans l'un des meilleurs films du genre, à savoir une œuvre qui ne se prend pas au sérieux.
(Adapté de l'allemand)
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Commentaires
“Le loup et l’idiot”
6 ans après avoir échoué à intégrer la troupe des Avengers, Wade Wilson, devenu vendeur de voitures familiales, croit en une seconde chance. L’organisation TVA est prête à l’engager dans un autre espace-temps que le sien qui est voué à disparaître depuis le décès de son personnage pivot Wolverine. Seule solution pour sauver ses amis, ressusciter la bête.
Voilà l’argument scénaristique trouvé par les petites mains d’Hollywood pour associer Deadpool à un X-Men déjà mort dans un épisode précédent. Rien de convaincant dans ce tour de passe-passe. L’antihéros a beau se moquer du multivers, clé de voûte commerciale de l’entreprise Marvel, il y plonge sans réfléchir. Ainsi, voit-il débarquer dans son monde une panoplie d’avatars à faire rougir les compagnons de Spider-Man, nouvelle génération. Autre sensation de déjà-vu, le Vortex n’est qu’un plagiat désertique de Mad Max et ses routes en furie. Entre la Twentieth Century-Fox et la Tour CN, s’y retrouvent les rebuts des grands studios comme Blade et Elektra. Daredevil a lui déjà disparu dans les bras d’une autre. Quand débarque l’homme de la situation, Captain America ! Erreur grossière, ce n’est que le « fantastique » Johnny Storm, alias la Torche humaine. Les deux rôles étant tenus par le même Chris Evans, la confusion est pardonnable et le gag absolument excellent pour celles et ceux qui ont fait MCU en seconde langue. Ainsi, faut-il s’accrocher pour saisir tous les clins d’œil parsemés par la franchise méta qui se sauve de l’ennui explosif des films du même genre par son humour et son autodérision dévastateurs. Voir le mercenaire en combinaison déchiqueter ses premiers ennemis à coups d’os en adamantium pur sur la chorégraphie iconique du Bye, Bye, Bye de *NSYNC déridera le public qui a la réf’. Tout comme le duel dans une voiture entre le loup et l’idiot, deux immortels. Enfoncer encore et encore ses lames dans le corps adverse au son du « greasy » You’re the one that I want ne laisse aucun doute sur la tension sexuelle qui règne dans l’habitacle. Jusqu’au sacrifice final de ces messieurs messies, unis main dans la main sur la sulfureuse prière de la Madone. Pour le meilleur et pour le rire.
(6.5/10)
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Dernière modification il y a 3 mois
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